Monaco-Matin

LIGUE FÉMININE (PLAY-DOWN, DERNIÈRE JOURNÉE) « On repart d’une feuille blanche »

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE HERBET

Clap de fin sur une saison bien anxyogène. Avec un nouveau revers à Leyrit contre Roche Vendée (-), hier soir, qui renforce encore un peu plus les frustratio­ns.

Direct et sans détours. Triste, évidemment, mais sans pour autant éluder la moindre de nos questions. Jusqu’au bout, Xavier Le Cerf a voulu croire au miracle. Mais la réalité s’est faite brutale. Incontourn­able. C’est en LF2 que ce Cavigal dont il a pris la présidence dans des conditions (financière­s) évidemment compliquée­s, il y a tout juste un an, évoluera la saison prochaine. Avec l’incertitud­e pour unique horizon...

Président, on a vraiment l’impression que cette saison est un immense gâchis... Bien sûr. C’est d’abord un gâchis sportif parce que si on regarde la manière dont on avait composé l’équipe en début de saison, on avait le niveau - je pense - de Tarbes, qui est d’ailleurs en finale. Je ne sais pas si nous aurions été aussi loin, mais on aurait pu faire un tour de play-off intéressan­t et pas se retrouver en play-down.

On n’ignore pas que ce sont les soucis financiers qui ont conduit à un certain nombre de départs, en cours de saison. Pour autant, vu de l’extérieur, certains se disent aussi que «les rats ont un peu tôt quitté le navire». Vous en pensez quoi ? Je peux comprendre que l’on ait cette impression, mais les filles qui sont parties (Géraldine Robert, Antiesha Brown et Joyce Cousseins-Smith, NDLR), l’ont fait parce que le comité directeur du club a choisi de les libérer. Parce qu’il nous fallait au maximum apurer la situation financière. Mais, et il faut le savoir, ces départs ont été vécus comme des déchiremen­ts. Sauf qu’on était dans l’urgence...

Ce match contre Mondeville, mardi soir, et même s’il a basculé sur pas grand-chose, a scellé le sort du club. Néanmoins, la descente était presque programmée bien avant cela, non ? C’est clair. Il faut remonter bien en amont. Si on avait gagné ce premier match contre Le Hainaut, on aurait été beaucoup mieux dans ces play-down, mais bon... En fait, on a longtemps eu notre destin entre les mains et il y a eu tellement de moments clé dans la saison qu’il est difficile d’en retenir un. Mais, en tout état de cause, mardi, il fallait gagner, et on ne l’a pas fait. C’est la loi du sport. Maintenant, il ne faut pas non plus oublier qu’on a joué avec  pros et  espoirs, et qu’Alix (Duchet) a tourné - de mémoire à  minutes de temps de jeu, ce qui est monstrueux. Malheureus­ement, ça n’a pas été suffisant...

Néanmoins, peut-on dire que toutes les filles ont joué le jeu jusqu’au bout? Même s’il y a à redire sur l’intensité de jeu de certaines joueuses, il y a eu des vents contraires, comme la peur de perdre, le trac, etc. Tout ce qui fait que les filles n’ont pas eu le niveau de performanc­e que l’on attendait. Mais de là à dire qu’elles n’étaient pas impliquées, pas concernées, c’est désobligea­nt. Parce qu’elles ont fait le travail jusqu’au bout. Elles ont beaucoup donné et même, pour certaines, pris des risques avec leurs corps. Alors voilà, même si on ne peut pas s’empêcher de penser que celles qui ont déjà leur avenir décidé ont la tête ailleurs, moi, je n’y crois pas. Elles avaient toutes à coeur de laisser ce club là où elles l’avaient trouvé, en ligue féminine.

Il aurait quand même fallu plus d’Alix (Duchet, mise d’ailleurs au repos hier soir) pour s’en sortir... Oui. Et d’ailleurs, j’ai tenu à la remercier pour son engagement, sa déterminat­ion, son profession­nalisme et sa fraîcheur... Elle a toujours eu cette incroyable vision du jeu et, en plus, a pris ses responsabi­lités

Et maintenant ? C’est ligue , mais on va se réunir ce lundi en comité directeur pour prendre les décisions, les orientatio­ns sportives et politiques qui nous sembleront les meilleures pour le club.

Question effectif, où en êtesvous Toutes les filles sont en fin de contrat. Touré a déjà signé à Basket Landes ; Cornélie va à Tarbes ; Alix à Montpellie­r... Maintenant, tout est possible, ouvert. Les joueuses travaillen­t avec leurs agents pour bâtir leur avenir, mais pour nous, c’est sûr, tout est à reconstrui­re. On repart, pratiqueme­nt, d’une feuille blanche, à l’exception de nos espoirs que l’on a réussi à intégrer et qui, peu à peu, vont trouver place dans ce championna­t profession­nel.

Et cet avenir, avec ou sans Wani (Muganguzi, le coach) ? Les décisions, là encore, seront prises en début de semaine.

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