Monaco-Matin

Guidé par des femmes

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Son parcours spirituel a été guidé par des

femmes. « Mes parents n’ont pas toujours cru en dieu. Ma mère a rencontré le Christ à  ans. Elle s’est fait baptiser à la cathédrale de Paris par le cardinal Jean-Marie Lustiger. Elle a mis la fougue de sa jeunesse hippy dans la joie de l’Évangile. Ça m’a permis de grandir dans une famille où, être chrétien, ce n’était pas un code moral à suivre, mais une attitude. Croire en dieu, c’était d’abord croire en son amour. Avoir la foi, c’est un privilège. Un trésor qu’il faut partager avec le monde. »

Et puis il y eut ce voyage en Inde : « un été dans les mouroirs de mère Teresa. J’ai marché dans ses pas. On entend souvent cette expression toute faite : “Je ne suis pas Mère Teresa. Moi, je vous invite à l’être. Le monde a besoin d’une génération de Mère Teresa qui se lève. Dans le visage de ces hommes et ces femmes qui mouraient à Calcutta, j’ai été totalement chamboulé. On voyait au fond de leurs yeux le rayonnemen­t de l’image de Dieu. C’est là que son amour a retourné ma vie. J’avais ma carrière d’avocat qui se profilait, j’avais trouvé la femme de ma vie, je vivais à Paris, ville lumière. Et soudain tous mes plans ont été bouleversé­s. C’était le moment où mon grand-père est mort. J’étais à Calcutta. J’ai eu mes parents au téléphone qui m’ont dit qu’en accompagna­nt les vieux sur leur lit de mort, j’étais à la fois avec le Christ et avec mon grand-père. C’est là que j’ai compris que ma place était en Asie. C’est le plus grand foyer de population humaine et l’avenir ne se fera pas sans le Christ et sans l’Évangile. Les tragédies dont se relève difficilem­ent l’Asie ont laissé la place à des trafics humains. Les laissés pour compte sont nombreux. Cette précarité matérielle reflète notre précarité spirituell­e. » Son lien avec Monaco, c’est encore à une femme qu’il le doit : « une petite soeur qui s’appelle Suzanne. C’est ma plus grande amie. Elle a  ans. J’ai vu en elle un appel tellement grand et tellement beau qu’elle est devenue mon modèle missionnai­re. Je l’ai rencontrée en Haute Égypte où elle a passé  années de sa vie, dans un milieu majoritair­ement musulman et où les Chrétiens sont en danger. Ça a été une lumière. À  ans, elle s’est vue confier une nouvelle mission : celle d’être au Cap Fleuri, à Cap-d’Ail, auprès des personnes âgées. Ce relais je le reprends aujourd’hui ici pour qu’il parte en Extrême-Orient. Je n’oublierai pas Monaco. J’ai été séminarist­e ici. J’ai trouvé là une sorte de famille d’accueil. J’ai rencontré des gens fantastiqu­es. Mais je suis un pèlerin sur cette terre. »

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Le diacre Will Conquer lors de son ordination.

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