Monaco-Matin

Nice : le calme n’est pas revenu à la fac de science

Depuis plusieurs semaines, la vie est bien agitée à la fac de Nice, situé à Valrose. Occupation, menaces de mort, violences, dégradatio­ns... Hier, de nouveaux incidents ont été dénoncés

- B. G.

Début avril, à l’initiative du collectif «Sauve ta fac», le campus avait été bloqué pour marquer l’opposition à la réforme portée par la ministre de l’Enseigneme­nt supérieur et ancienne présidente de l’université de Nice-Sophia Antipolis, Frédérique Vidal. « Sauve ta fac » avait ensuite organisé plusieurs autres mouvements de grogne, à l’image d’une manifestat­ion sous les fenêtres du conseil d’administra­tion de l’université. Hier, de nouveaux incidents ont été dénoncés par l’université comme par les étudiants. On fait le point.

Nouveau blocage de Valrose

« Une action symbolique. » Mercredi après-midi, une trentaine d’étudiants ont réussi à pénétrer en force dans la salle des actes du château Valrose, provoquant une bousculade et surprenant le barrage improvisé par des membres de la présidence de l’Université Côte d’Azur et du personnel. Les manifestan­ts ont occupé le siège de l’université pendant environ deux heures, déplaçant du mobilier afin d’éviter d’être délogés. Sur place, des altercatio­ns verbales ont éclaté avec des membres de la présidence. Des forces de police avaient été mobilisées à l’extérieur du château Valrose, mais aucune interventi­on n’a été déclenchée. Dans un communiqué, l’UNI 06 (Union nationale interunive­rsitaire), mouvement classé à droite, a « dénoncé et condamné ces agissement­s violents ». Dans un communiqué publié peu après cette occupation, le collectif « Sauve ta fac » explique son action: « Notre but était d’occuper les lieux le plus longtemps possible pour faire entendre notre désaccord quant à la loi ORE et à l’ouverture des « Idex » (masters payants). Nous avons suivi notre charte d’occupation: nous n’avons pas dégradé le bâtiment, un lieu historique, et avons demandé aux personnels de quitter les lieux. Nous avions évidemment choisi un mode d’action non-violent.»

Menaces de mort ?

Mais, accusent les manifestan­ts, « nous avons dû faire face à des grandes violences physiques et verbales». Les étudiants en colère accusent notamment le président de l’Université Côte d’Azur (UCA), Jean-Marc Gambaudo, de « menaces de mort ». Et de publier sur les réseaux sociaux des vidéos pour appuyer leurs dires. Vidéos qui montrent effectivem­ent un certain chahut, mais ne permettent pas d’entendre distinctem­ent lesdites menaces.

Dégradatio­ns

Réplique de l’université, qui à son tour dénonce des agressions physiques visant le président de l’UCA et des agents administra­tifs et de sécurité. « Plusieurs plaintes vont être déposées contre certaines personnes identifiée­s, connues des services de police et qui ne sont pas toutes étudiantes à l’université. » Hier matin, l’université persiste et signe, toujours par la voie d’un communiqué de presse dans lequel elle pointe des dégradatio­ns commises dans les locaux. « Des individus se sont introduits, dans la nuit de mercredi à jeudi, dans le campus Valrose, dégradant plusieurs amphithéât­res par l’inscriptio­n de tags et insérant de la colle dans les barillets des amphithéât­res, afin d’empêcher la tenue des examens prévus le lendemain, jeudi 17 mai. » Sans conséquenc­e : « Grâce à l’interventi­on du personnel de l’université présent sur le campus, les salles ont pu être rouvertes et les examens ont pu se tenir tout de même. L’université condamne fermement ces intrusions et dégradatio­ns et procède à l’évaluation du coût de la remise en état des bâtiments. »

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(DR) Une trentaine d’étudiants ont occupé le siège de l’université pendant deux heures.

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