Monaco-Matin

La Renault Mégane R.S. en avant-première

Pour plaire au plus grand nombre, la nouvelle Mégane R.S. semble s’être assagie, tant sur le plan dynamique qu’esthétique. Mais, au fil des kilomètres, elle dévoile son véritable tempéramen­t

- THOMAS PEYROT tpeyrot@nicematin.fr

Quoi de neuf ?

Pas trop tôt diront certains. C’est que la Mégane R.S. compte sa tribu de fans. Et n’en déplaise à nos pilotes du dimanche bleublanc-rouge, la R.S. suscite aussi une véritable fascinatio­n outre-Manche. Mais même bien plus loin, jusqu’en Australie et au Japon! «Pas assez distinctif», ont rouspété les puristes en découvrant cette Renault Sport trop proche d’une banale GT... L’honneur est sauf côté poupe puisque la canule d’échappemen­t centrale est rééditée. Et le diffuseur arrière gagne en volume. Tout comme les ailes avant (+60 mm) et arrière (+45 mm). La face avant, aux faux airs de tête de Storm Trooper, offre des feux compétitio­n typiques à damier de la Clio RS. Les coloris ne versent pas dans la monotonie, avec notamment le jaune Sirius de notre modèle d’essai sur le circuit de Jerez. Vous pourrez aussi jeter votre dévolu sur un Orange Tonic à peine plus civilisé ! Rassurez-vous, les blanc, rouge, gris et noir restent au catalogue.

À bord

Le rouge est mis... Histoire de vous rappeler qu’il ne faut pas s’endormir sur son volant mi-cuir/mi Alcantara. On est dans une sportive, bon sang ! Rouge comme les inscriptio­ns RS sur les appuis-tête des sièges sports au maintien parfait et recouverts du même revêtement Alcantara (optionnel : 1 500 €). Impossible de faire l’impasse sur les pédaliers alu, les surpiqûres elles aussi rouges et la bande lumineuse à Led sur les contre-portes, à la couleur modulable selon vos envies du jour. Les anciens propriétai­res de Mégane RS risquent en revanche d’avaler de travers leur doggy bag face cette console centrale. Chez Renault Sport on s’est – enfin – décidé à faire le grand saut dans l’architectu­re d’intérieur contempora­ine. Laquelle reprend trait pour trait l’agencement de la nouvelle Mégane IV lancée en 2016. Avec notamment l’instrument­ation digitale et le grand écran vertical de réglage des paramètres de l’interface multimédia R-Link 2, d’ailleurs pas toujours intuitif. La capacité du coffre est juste correcte pour une compacte : 338 litres contre 380 pour une VW Golf 7.

Côté finances

Affichée 39 400 euros, la plus sportive des Mégane s’avère finalement bien plus coûteuse que sa cousine Peugeot 308 GTi (38 700 €). Son malus écologique fait d’autant plus mal qu’il pèse carrément 4253 € si vous optez pour la version boîte mécanique quand la 308, elle, ne réclame “que” 953 € de surtaxe. Si bien qu’avec l’option châssis Cup (1 500 €) – selon nous indispensa­ble pour ceux qui voudront retrouver le caractère impétueux des anciennes RS sans verser dans la radicalité d’une Trophy – la facture s’épice sévèrement et navigue dangereuse­ment autour des 50 000 €.

Au volant

« Pas de quoi fouetter un chat… Il lui manque un petit quelque chose pour être parfaite… On l’avait rêvée plus radicale…» Pas de panique, chers confrères ronchons, d’autres versions plus extrêmes suivront. En attendant, cette RS se veut plus civilisée. Choix mûrement réfléchi par les ingénieurs. Avec des suspension­s inédites à quatre niveaux de butées hydrauliqu­es de compressio­n, pour un meilleur confort et un bel équilibre. Un excellent compromis finalement, qui ne nuit pas l’efficacité. Le moteur, plein à bas et mi-régime, s’essouffle vers la zone rouge (6 800 tr/mn). Bien modulée, la sonorité est plaisante, mais perd en graves comparée à sa devancière. Le bruit de remise de gaz à la montée de rapport est renvoyé dans les haut-parleurs, sans être aussi artificiel que celui de la 308 GTi. Le système 4CONTROL qui sollicite les roues arrière directrice­s s’est avéré redoutable sur les routes espagnoles du parc naturel de Sierra de Grazalema. Dans le sens inverse jusquà 60 km/h voire 100 km/h en mode Race. La Mégane semble pivoter sur elle-même, avec son arrière plus mobile, assez joueur. On a le sentiment de ne pas forcer… et pourtant les perfs sont là. Dommage qu’en freinage dégressif, les warnings s’allument beaucoup trop tôt… comme pour sonner la fin de la partie.

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(Photos Th.P. et DR)
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