Un nouvel attentat déjoué en France avec l’arrestation d’un Égyptien
Un attentat à l’explosif ou au «poison» a été déjoué la semaine dernière à Paris avec l’arrestation vendredi 11 mai d’un Égyptien inconnu des services de renseignement, à la veille de l’attaque jihadiste du quartier Opéra qui a fait un mort. C’est le troisième attentat déjoué depuis le début de l’année par la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) après celui projeté par un homme arrêté dans le Gard en janvier et celui qui visait un grand équipement sportif dans l’Ouest. Le suspect, né en Égypte en 1998 et résident en France en situation régulière, s’apprêtait à commettre « un attentat, soit avec de l’explosif soit à la ricine, ce poison (...) très fort », a annoncé le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, qui a révélé l’information sur BFMTV. Le jeune homme de 20 ans a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et placé en détention provisoire le 15 mai. Un deuxième Égyptien arrêté à ses côtés, qui est un de ses proches et non son frère comme l’avait indiqué un peu plus tôt le ministre, a été « mis hors de cause » et « remis en liberté ». Cette arrestation est le fruit de la détection sur les réseaux sociaux par la DGSI d’un compte particulièrement actif dans la sphère projihadiste, qui a permis l’identification fin avril de ce ressortissant égyptien. Il est immédiatement inscrit au fichier des personnes recherchées et fiché «S» avant d’être localisé. Une perquisition administrative est alors menée le 11 mai à son domicile dans le XVIIIe arrondissement de Paris et « révèle la présence d’un sac contenant de la poudre noire extraite d’un bloc de pétards et de plusieurs supports numériques qui contenaient notamment des tutoriels de fabrication d’explosifs et une autre vidéo expliquant comment utiliser un poison puissant » ,a souligné une source judiciaire.
« Prêt à mourir en martyr »
Un peu plus tard dans la journée, sur la base des éléments retrouvés en perquisition, le suspect, jugé « très déterminé » par les enquêteurs, et un autre homme de nationalité égyptienne sont interpellés sur la voie publique par la DGSI. Lors de sa garde à vue, le suspect « a spontanément reconnu sa consultation de propagande jihadiste et expliqué qu’un individu sur la messagerie cryptée Telegram, non identifié à ce jour, lui avait demandé de se procurer le bloc de pétards afin de fabriquer une bombe et de passer à l’acte en France». Puis, « il a tenté de minimiser la gravité de ses actes », explique une source proche de l’enquête. « Contrairement à ses déclarations, les exploitations ont révélé qu’il avait en réalité accepté de réaliser cette mission et qu’il était également prêt à mourir en martyr en se faisant exploser ». Cette « affaire témoigne de la pertinence et de l’efficacité des outils juridiques nouveaux mis à la disposition des services de renseignement par le législateur » depuis la mise en oeuvre de la loi antiterroriste (Silt) qui a remplacé l’état d’urgence, s’est félicité Gérard Collomb Collomb.