Au Venezuela, Nicolas Maduro vise la réélection malgré la crise
Les Vénézuéliens votaient hier pour une présidentielle où Nicolas Maduro, sans véritable rival, vise la réélection malgré le boycott de l’opposition et les condamnations internationales, dans un pays épuisé par une grave crise économique. Le prochain mandat présidentiel, d’une durée de six ans, doit démarrer en janvier 2019.
« Les votes ou les balles »
«Avec ce processus électoral, le Venezuela s’achemine vers une étape de stabilité politique», a-t-il déclaré en appelant ses compatriotes à participer au scrutin: « Ta voix décide : les votes ou les balles, la patrie ou la colonie, la paix ou la violence, l’indépendance ou la soumission. » Selon son chef de campagne Jorge Rodriguez, «plus de 2,5 millions d’électeurs » avaient exercé leur suffrage en milieu de matinée dimanche sur les 20,5 millions d’inscrits. Selon des journalistes de l’AFP dans plusieurs villes du pays, l’affluence semblait réduite dans de nombreux bureaux de vote. Ceux-ci devaient fermer à 18 heures locales (minuit à Paris), sauf prolongation pour épuiser d’éventuelles files d’attente. Maduro est le grand favori, bien que 75 % des Vénézuéliens désapprouvent sa gestion, lassés par les pénuries de nourriture, de médicaments, d’eau, d’électricité et de transports, conjuguées à la hausse de l’insécurité et à l’inflation galopante. Le tout avec un salaire minimum mensuel qui permet à peine d’acheter un kilo de lait en poudre. Des centaines de milliers de personnes ont préféré quitter le pays. Pouvoirs électoral et militaire en main, opposition divisée : la route semble donc dégagée pour le dirigeant socialiste qui se dit héritier du chavisme, la doctrine politique créée par Hugo Chavez, prédécesseur de Nicolas Maduro de 1999 à 2013.
Deux candidats d’opposition
Face à Nicolas Maduro, le chaviste dissident Henri Falcon (56 ans) s’est présenté malgré le boycott de la coalition d’opposition, la Plateforme de l’unité démocratique (MUD). Il se dispute avec l’autre candidat de l’opposition, e pasteur évangélique Javier Bertucci, 48 ans, le vote sanction d’une population abattue. La plupart des instituts de sondage donnent Maduro et Falcon à égalité. Mais une forte abstention devrait être favorable au président sortant, qui peut compter sur un noyau dur chaviste représentant environ un quart de l’électorat.