Monaco-Matin

Albert II: «Charles Leclerc a un talent formidable»

Le souverain est persuadé que le jeune pilote monégasque ira très loin. Et que si la chance lui met un volant performant entre les mains, il pourrait devenir un jour champion du monde de F1

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S’il ne le dit pas clairement par égard pour la famille du jeune pilote, le prince Albert II est sans doute le premier supporter de Charles Leclerc. Le souverain fonde de gros espoirs sur ce prodige de la piste, qu’il suit depuis longtemps. Dans cet entretien qu’il a accordé à Monaco-Matin hier, le prince Albert II rappelle son attachemen­t au Grand Prix de Monaco et souligne pourquoi l’épreuve reste le plus gros événement du calendrier monégasque, qui en compte pourtant beaucoup.

Juste avant le Grand Prix de Monaco, vous chaussez les crampons le temps d’un match de foot caritatif. Content d’avoir battu les pilotes mardi soir ? Ce match était intéressan­t et très disputé. Le World Stars Football Match est devenu une tradition. C’est une belle manifestat­ion, qui se déroule dans une ambiance sympathiqu­e et décontract­ée, de surcroît pour une bonne cause. C’est un bon moment pour commencer les festivités du Grand Prix.

Vous avez d’ailleurs joué contre Charles Leclerc, le jeune pilote monégasque qui, quelques heures plus tôt, vous offrait le casque qu’il a porté lors de son premier Grand Prix… Ça m’a fait vraiment plaisir de l’accueillir au Palais et de recevoir ce cadeau. Je l’avais déjà rencontré avant le début de la saison de Formule  pour lui adresser personnell­ement tous mes voeux de succès. D’ailleurs, je note qu’il démarre plutôt bien sa première saison en F. Je lui avais remis à cette occasion un petit cadeau, une pièce frappée aux armoiries de ma famille d’un côté et de mon monogramme de l’autre. J’espère que ça va lui porter bonheur. Il m’avait alors dit qu’il m’offrirait son casque dès que possible. Il l’a fait mardi et j’en suis très heureux. Charles Leclerc m’a invité à suivre une séance d’essais depuis son stand, ce que je ferai avec plaisir.

Ce week-end, vous serez son premier fan? Après sa famille, probableme­nt. Tout le monde à Monaco sera derrière Charles Leclerc. Beaucoup de résidents monégasque­s courent en Formule  (rire) mais cela faisait bien longtemps que l’on n’avait pas vu un Monégasque. Le dernier, c’était Olivier Beretta (en , NDLR). Charles Leclerc est très prometteur. Je le suis depuis ses premiers succès en karting, quand il avait - ans. Je trouve qu’il a un talent formidable. Et en plus, il a bon esprit, une attitude exemplaire. Je pense sincèremen­t qu’il ira très loin. Quels espoirs nourrissez- vous pour lui dans ce Grand Prix de Monaco ? J’espère d’abord qu’il ne subira pas trop les sollicitat­ions et les distractio­ns dues au fait qu’il dispute le Grand Prix chez lui. Il y a une pression supplément­aire quand on court dans son jardin. Il m’a l’air, pour l’instant, de bien gérer la situation. Je l’ai toutefois mis en garde face à ce risque. Je lui fais confiance.

Quelle place occupe le Grand Prix dans l’agenda monégasque ? C’est notre manifestat­ion n°, et de loin. La Principaut­é accueille de très beaux événements tout au long de l’année, des Masters de tennis au Jumping, en passant par le Yacht Show, Herculis, le meeting de natation, le gala de la Croix-Rouge, et j’en passe. Mais toutes ces belles manifestat­ions ne sont en rien comparable­s au Grand Prix de Monaco. À l’autre bout du monde, les gens connaissen­t ce Grand Prix. Son impact est incroyable et contribue grandement à bâtir la notoriété de la Principaut­é. Et puis son impact économique est très important, comme le révèle une étude de l’Imsee publiée mardi (NDLR : les conclusion­s de cette étude de l’Institut monégasque de la statistiqu­e et des études économique­s sur les retombées du Grand Prix est à lire page suivante).

Une belle semaine s’annonce, donc… Le Grand Prix est un moment festif, à l’atmosphère unique. J’y retrouve beaucoup d’amis. Après tant d’années, je ne m’en lasse pas. Je sors souvent un peu fatigué du Grand Prix mais toujours avec une immense joie, un grand bonheur. Quel est votre meilleur souvenir de Grand Prix de Monaco ? J’en ai des dizaines. Mais le plus fort reste mon premier souvenir. J’étais un petit garçon de  ans. Je voyais passer les bolides depuis le bord de piste, de très près. Je n’ai jamais oublié le bruit et les odeurs. C’était en . Graham Hill a remporté le Grand Prix de Monaco pour la troisième fois consécutiv­e, ce qui n’était encore jamais arrivé. C’est le premier pilote que j’ai admiré. Il y en a eu d’autres après : Jackie Stewart, Niki Lauda, Ayrton Senna, Alain Prost, Michael Schumacher…

Un pronostic pour ce Grand Prix de Monaco ? Pas vraiment. Je n’aime pas faire de pronostics. Tout va se jouer entre Red Bull, Mercedes et Ferrari, pas nécessaire­ment dans cet ordre. Et si Charles Leclerc parvenait à se rapprocher de ces voitures, ce serait formidable.

Charles Leclerc un jour champion du monde Formule  : vous en rêvez ? Avec un peu de chance, dans un avenir pas trop lointain, c’est réalisable. Si Charles Leclerc parvient à avoir un volant dans une écurie performant­e, oui, c’est possible.

Le Grand Prix reste de loin notre manifestat­ion n° ”

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Le pilote monégasque a offert au souverain le casque qu’il portait au Grand Prix d’Australie, son premier en Formule .

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