Disparition de Gérard Bastiani à Nice : « On continue d’espérer »
La vie a repris son cours cahincaha. Les messages de soutien parviennent de façon plus espacée. Mais la famille de Gérard Bastiani, sans nouvelle de ce sexagénaire depuis trois mois, veut toujours « croire à une issue positive ». Elle s’accroche donc à « cet espoir qui fait vivre ». C’était le 27 février dernier, aux alentours de 10 h du matin. Gérard Bastiani, 64 ans, souffrant de la maladie d’Alzheimer, quittait le domicile de sa mère. Il est sorti dans l’avenue Désambrois, en plein centre-ville de Nice, pour sa balade matinale quotidienne. Puis... plus rien. Pas une trace. Pas une piste. Pas même une apparition fugace sur les caméras de vidéoprotection qui maillent la Ville.
« Continuer à partager »
« On espérait le repérer à sa sortie. Avenue Désambrois, rues Pertinax, Notre-Dame, de Paris... Toutes ces vidéos ont été exploitées. Mais ils n’ont rien trouvé. C’est incroyable qu’en 2018, une personne puisse se volatiliser comme ça ! », s’exclame Romain Bastiani. Avec ses frères Xavier et Jauffrey, avec leur mère, une foule de proches et une légion d’anonymes solidaires, Romain a accompli tout ce qui était humainement possible pour retrouver son père. En vain jusqu’ici. « Nous n’avons toujours rien. Nous (DR) sommes dans une position d’attente, reconnaît Romain Bastiani. Tout ce que l’on peut faire, c’est continuer à partager l’avis de recherche... Même si l’impact est moins fort qu’avant, on a la chance d’être relancés par des médias. L’important, c’est de ne pas oublier qu’il reste disparu. » Sa famille, pour sa part, ne cesse de penser à Gérard Bastiani. Et à souffrir de son absence. Ses fils, bien sûr. Et bien sûr sa mère, âgée de 85 ans, « qui vivait avec lui et se retrouve seule du jour au lendemain ». Romain le confesse : « C’est compliqué... Rien n’a tourné en notre faveur. Nous n’avons aucune véritable piste, pas de nouvelle de la police. » L’enquête a été confiée à la brigade administrative de la sûreté départementale. Mais à ce jour, l’affaire Bastiani reste une énigme. « Même si le temps passe, on espère toujours », confie Romain, symbole de l’extraordinaire ténacité, de la formidable solidarité manifestée par l’entourage du sexagénaire. «Reprendre le travail, recommencer à sortir nous a aidés à reprendre le dessus. A nous dire qu’il fallait continuer à vivre, malgré tout. Sans l’oublier pour autant. »