Monaco-Matin

La villa Les Rochers devant le Conseil d’État

Cette superbe demeure dispose d’un port et d’un quai situés en contrebas. La justice voulait les lui faire démolir, mais l’audience d’hier pourrait tout changer

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C’est une magnifique villa de Saint-Jean-Cap-Ferrat. Baptisé Les Rochers, perché sur les hauteurs, l’ensemble consiste en une sublime maison, une piscine offrant une vue imprenable sur la mer et un magnifique jardin exotique. La villa bénéficie également, depuis 1908, d’un port et d’un hangar de 1 100 m2, historique­ment bâti pour accueillir un hydravion. Ces équipement­s sont complétés d’une installati­on de pompage d’eau de mer et d’une autre servant au rejet des eaux pluviales et à la vidange de la piscine. Mais depuis 2005, ces installati­ons sont dans le collimateu­r des autorités, qui ont refusé de renouveler l’autorisati­on temporaire du domaine public maritime délivrée jusque-là, et maintes fois renouvelée. Suite logique, en novembre 2011, avec la décision du préfet des AlpesMarit­imes de demander aux propriétai­res de démolir les équipement­s, de remettre en état les lieux et de procéder à l’enlèvement des gravats. Des travaux dont le montant a été estimé par les propriétai­res à plus d’1 million d’euros. La SCI qui possède la villa a donc tenté de faire annuler cette obligation de démolition en saisissant la justice administra­tive. D’abord le tribunal administra­tif de Nice, qui l’a déboutée de toutes ses demandes en juillet 2015, puis la cour administra­tive d’appel de Marseille, qui a confirmé le jugement niçois le 16 mars 2017. Saisi à son tour, le Conseil d’État a étudié l’affaire hier.

Vent favorable pour les propriétai­res ?

Et le vent pourrait tourner en faveur des propriétai­res de la villa. Un point de procédure a conduit le rapporteur public à demander l’annulation de la décision prise par la cour d’appel. En l’occurrence, le magistrat a considéré que la SCI n’avait pas « la garde » des lieux comme l’avaient estimé avant lui les juges marseillai­s. Selon le rapporteur public, la simple utilisatio­n par la SCI d’installati­ons qu’elle n’a pas construite­s ne suffit pas à justifier cette notion de « garde ». Cette légère nuance, associée au fait que l’usage du port est partagé avec la propriété voisine du Château Saint-Jean, suffit aux yeux du conseiller d’État à prononcer l’annulation de la décision de la cour d’appel. Si les juges le suivent, les propriétai­res de la villa Les Rochers auront a minima gagné un délai appréciabl­e pour affiner leurs arguments en vue d’éventuelle­s nouvelles audiences devant la juridictio­n administra­tive. Réponse du Conseil d’État dans les quinze jours.

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(Photo A. P.-B.) La justice va-t-elle obliger la SCI qui possède la villa derrière ces épais murs, à engager des travaux pour plus d’ million d’euros ?

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