Les avocats de la défense soulagés
Depuis l’entame des débats, la défense de Stephan Turk n’en faisait pas mystère. Elle plaidait l’acquittement. Mais elle ne fera pas appel du verdict. Me Djendel Yassen a d’abord décrit jeudi matin la vie « exemplaire » de Stephan Turk : « Il n’a ni la vie ni le parcours d’un criminel. Ce monsieur a un casier judiciaire vierge. Ses seules armes en arrivant en France : son honnêteté, son courage et sa force de travail. » En moins de trois minutes, deux braqueurs ont ruiné dix-huit ans de labeur. L’un l’a payé de sa vie. Me Yassen désigne le vrai responsable de ce désastre: Ramzi Khachroub, l’autre malfaiteur qui s’est servi de la faiblesse de caractère d’Antony Asli abattu rue d’Angleterre: « On ne peut pas demander à M. Turk d’endosser l’entière
responsabilité de ce désastre.» Me Franck De Vita va plus loin. Il estime que Stephan Turk a tiré en état de légitime défense. «Est-ce que le passager s’est retourné, l’arme longue pointée sur M. Turk ? C’est la seule question que vous devez vous posez », explique le pénaliste aux jurés. Me De Vita en appelle au bon sens :
« Le fameux premier coup de feu pour neutraliser le scooter entraîne une réaction des braqueurs, c’est une évidence. Si Asli a bougé, que le fusil s’est retourné, cela suffit pour constituer une menace.» La défense reproche au magistrat instructeur d’avoir balayé cette menace sous prétexte qu’aucun témoin ne l’avait décrite hormis M. Turk . « Le doute doit profiter à l’accusé », rappelle Me De Vita.
Propriétaire d’une des plus petites bijouteries de France, 12 m², Stephan Turk n’a pas le profil d’un tueur. « Lui n’a jamais souhaité ce drame », souligne encore la défense qui demande de prononcer son acquittement. La Cour n’a pas suivi ce raisonnement. Mais M. Turk peut enfin tourner cette page sombre de sa vie.