Galderma: quatre offres de reprises fermes retenues
Nestlé l’a annoncé hier au personnel. Parmi les repreneurs, trois sont spécialisés dans la recherche et le développement. Les salariés sont soulagés mais restent prudents
Beaucoup d’entre eux n’y croyaient plus, ou simplement pas. Pourtant, après des mois de bataille pour sauver leurs emplois, les salariés de Galderma – filiale de Nestlé Skin Health –, à Biot, entrevoient une issue positive à la fermeture du site de recherche et de développement en dermatologie. C’est Nestlé, hier, qui a annoncé au comité d’entreprise puis à l’ensemble des salariés que quatre offres de reprises avaient été retenues par le groupe suisse. En réalité, il s’agit de trois sociétés spécialisées dans la recherche et le développement en dermatologie ainsi qu’une entreprise qui s’occupe de la partie support.
Direction : « Quatre sociétés sérieuses »
« Ces offres fermes seront soumises à l’avis du comité d’entreprise qui sera consulté sur chacune d’elles, détaille Sébastien Cros, porte-parole de Galderma. Trois sociétés (une Américaine, une Allemande et une Française) sont des prestataires en matière de recherche et de développement en pharmacie ou en dermatologie cosmétique, ce qui est le coeur de l’expertise du site sophipolitain. Nous espérons ainsi maintenir au moins trois cents postes à Sophia Antipolis, sachant que l’ensemble des différentes plateformes du site seront maintenues. Notre volonté n’a pas varié. Nous souhaitons maintenir un maximum d’emplois et voulons être en mesure de donner des options à l’ensemble des salariés. « Les quatre offres retenues sont complémentaires les unes par rapport aux autres. Ces quatre sociétés sont solides et sérieuses. Nous continuons, dans le même temps, de regarder si d’autres offres peuvent être complémentaires de celles que nous avons
retenues. » Le groupe suisse entend, par ailleurs, poursuivre la partie spin off qui impliquerait pour l’instant une quinzaine de salariés. Et souligne « une garantie des emplois et des salaires pendant deux ans pour les salariés qui ont choisi de rejoindre
les repreneurs, à laquelle il faut ajouter les indemnités. » Enfin, outre le volet du maintien d’un maximum d’emplois sur le site, la nature des sociétés devant correspondre à une expertise pharmaceutique ainsi qu’une complémentarité entre elles, Galderma devrait signer avec elles «des accords pour des prestations pluriannuelles.» Et donc conserver un lien plus ou moins étroit avec le site sophipolitain.
« Il était temps que ça arrive »
Nathalie Strauss, déléguée syndicale CFDT et fer de lance du combat mené par les salariés depuis des mois, est soulagée mais reste prudente : « C’est bien que les offres fermes arrivent enfin et qu’on démarre le processus de reprise du site. Il était temps que ça arrive, c’est une bonne chose. Cette semaine, c’est désormais le processus légal. Pour chaque reprise, la société viendra se présenter aux délégués du personnel puis devant les salariés. Pour défendre la stratégie de reprise du site, des activités et des salariés. Ils vont expliquer pourquoi ils souhaitent venir sur ce site et comment ils vont intégrer Galderma et ses salariés au sein de leur stratégie d’entreprise. » L’annonce détend donc un petit peu une atmosphère qui n’a cessé de se tendre jusqu’ici, face à l’opacité des opérations menées par la direction dans sa recherche de repreneurs. « La cible théorique, ce sont trois cents emplois. Après, j’attends de voir quels sont les postes. Et surtout, on verra les salariés qui seront ou pas sur ces postes. Sinon, la garantie des emplois et des salaires de deux ans était déjà dans le Livre I. Il n’y a rien de nouveau. » (...) L’essentiel maintenant, c’est qu’on motive ceux qui restent aujourd’hui et qu’éventuellement, ceux qui sont en période d’essai ailleurs, puissent réintégrer la société s’ils estiment que c’est plus intéressant. C’était un de nos souhaits: sécuriser un retour possible de ceux qui sont partis. »