Monaco-Matin

« J’ai égalé Zidane »

Olivier Giroud, qui compte 31 buts en sélection comme Zizou, et espère en marquer trois de plus pour rejoindre David Trezeguet sur le podium, se confie

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A quel niveau placez-vous la France au Mondial ?

Derrière le Brésil, l’Allemagne et l’Espagne. Ça laisse une place en demie. C’est l’objectif de la Fédération. Mais entre nous, on se dit qu’une compétitio­n comme cellelà, tu ne peux pas te dire que tu feras mieux la prochaine fois... Pour ma part, c’est sûrement ma dernière. Donc j’ai envie de réaliser mon rêve de gosse et la gagner.

Que faut-il encore améliorer ? Peut-être la gestion de nos moments un peu plus difficiles, où il faut être encore plus exigeants avec nous-mêmes et laisser le moins d’opportunit­és possibles à l’adversaire dans nos temps faibles.

Le groupe n’est-il pas trop jeune ? A partir du moment où les jeunes ont l’habitude de jouer les grands matches et de supporter la pression, moi ça me va. Ils ont assez d’expérience, ce sont des talents confirmés maintenant. Il n’y a pas de souci à se faire. S’ils ont ce brin d’insoucianc­e en laissant de côté un peu l’importance de l’événement, ce n’est pas plus mal. Mais c’est sûr que

l’expérience compte aussi beaucoup, c’est pour ça qu’il faut avoir des joueurs avec un peu plus d’expérience, comme moi.

Quel rôle vous donnez-vous dans ce groupe ? Quand on parle de leader, moi je ne pense pas que le rôle de leader, ça se revendique. Si j’ai des choses à dire dans le vestiaire, je les dirai. J’essaierai d’aider, dès que je peux le faire. Maintenant je ne suis pas quelqu’un qui va aboyer. Mon rôle, c’est aussi de montrer l’exemple aux plus jeunes. Voulez-vous profiter du Mondial pour égaler Trezeguet, meilleur buteur de l’histoire en équipe de France avec  buts ? Trezeguet est à trois buts (Giroud est à , comme Zidane, NDLR), j’ai envie de le rattraper et de marquer un maximum. Sur le plan personnel, c’est un objectif, une ambition.

Pendant la préparatio­n, vous avez démarré contre l’Irlande, pas contre l’Italie. Pensez-vous être titulaire au premier match face à l’Australie ? Je ne pense rien du tout. Je ne fais pas l’équipe, ce n’est pas moi qui la donne. De toute façon, on s’adapte et on doit répondre aux attentes du coach.

Comment a évolué votre relation avec Deschamps ? Elle a toujours été la même. C’est quelqu’un qui est proche de ses joueurs et sait leur parler, trouver les mots justes. Une relation de confiance s’est installée en me mettant titulaire et en me faisant jouer les matches. Aujourd’hui sur mes dix dernières titularisa­tions, j’ai mis dix buts, donc je suis sur une bonne série et j’espère continuer comme ça.

Avez-vous l’impression d’avoir été injustemen­t critiqué, notamment à l’époque où on vous faisait porter le chapeau pour l’absence de Karim Benzema ?

Forcément, on n’aime pas être critiqué ou sifflé. Maintenant, j’ai fait avec. Je m’en suis servi pour m’endurcir. Ça a été injuste à un moment donné parce que moi, je n’avais rien demandé. Ça me surprend qu’on parle encore de ça quatre ans après...

La réponse est-elle, le classement des buteurs en équipe de France ? Le principal, c’est sur le terrain. Aujourd’hui j’ai égalé Zidane, et ça, personne ne me l’enlèvera.

Vous parlez souvent de votre foi. Est-elle importante dans votre parcours ? Bien sûr. C’est un peu ma force. Quand j’ai des moments de moins bien, et même chaque semaine, je lis la parole de Dieu. C’est quelque chose qui me rassure et m’apaise. Le fait d’être très croyant ou d’avoir la foi, ça permet de relativise­r énormément.

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(Photo AFP)

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