Les ans de «Tu sais que tu as vécu à Menton quand...»
Le groupe Facebook, qui réunit autour d’une même identité de nombreux Mentonnais et habitants du secteur, rentre peu à peu dans l’ère de la pérennité. Avec l’entraide pour maître mot
Attablés au Vintage – leur QG – Olivier, Anthony, Samantha, Françoise, Noémie, Valérie et Joëlle ne se connaissaient pas il y a encore quatre ans. Mais déjouant toutes les analyses selon lesquelles le numérique tue la vie sociale, ils se sont rencontrés grâce à Facebook. Ont tissé des liens d’amitié réels grâce au réseau social. Et plus précisément via la page « Tu sais que tu as vécu à Menton… » créée en 2014. Un groupe dont ils sont aujourd’hui les modérateurs et administrateurs. Avec Michèle et Nina, qui vivent en Belgique mais ne manqueraient pour rien au monde l’occasion de faire vivre Menton, même à distance.
Google mentonnais
Cette joyeuse équipe offre aux membres toutes sortes d’infos pratiques, des chroniques historiques, des photos et cartes postales d’hier et d’aujourd’hui, la météo, l’horoscope, la mention des pharmacies de garde (toujours assortie d’une blagounette). Elle relaie, aussi, des requêtes ou conseils. Aujourd’hui, le groupe est devenu bien plus qu’un outil : une nécessité. Limite addictive, d’après certains membres. «C’est notre journal quotidien », sourit Anthony. «Un coin du Mentounasc virtuel », embraie Olivier. «C’est le Google mentonnais!» , résume Sonia, à la table d’à côté. « On rencontre plein de nouvelles personnes par ce biais. Et pour ma part, j’ai appris énormément de choses », souligne pour sa part Valérie. Qui assure, hilare, être parvenue à convaincre son mari de s’inscrire, malgré une aversion totale pour Facebook. Imaginaient-ils, quand ils ont récupéré la gestion de la page, qu’elle fêterait un jour ses quatre ans ? Au « oui » ardent de certains, Olivier répond par la négative. « Chaque jour, je me remets en question. Il nous faut toujours trouver des idées nouvelles, ne pas tomber dans la routine. Sans quoi ce serait fini. Notre équipe doit être une locomotive. C’est important qu’on soit accrocheurs pour que les gens suivent… » Anthony souligne que de nombreux membres n’interviennent pas sur le groupe. Mais le lisent attentivement. « Tu sais que tu as vécu à Menton quand… » leur permettant d’entretenir un lien avec les réalités locales. Et, pourquoi pas, de lutter contre l’isolement. «Ça les fait tenir… » Quelles évolutions, en quatre ans? Plus de membres, évidemment. De nouvelles fonctionnalités Facebook, utiles pour le (gros) travail dans l’ombre des administrateurs et modérateurs. Des règles – absolument nécessaires pour le bon fonctionnement de la page – de plus en plus comprises par les usagers, aussi. « De notre côté, on répond toujours. On fait en sorte d’être serviables.» En quatre ans, les responsables ont également réussi à établir un roulement. Chacun apportant sa touche personnelle, offrant le temps dont il dispose pour soulager les autres. Chacun se montrant ouvert au débat. Le règlement de compte mortel récemment survenu au niveau de l’hôpital La Palmosa a notamment permis de réfléchir sur le rôle du groupe. «C’était bien de ne pas bloquer les gens qui en parlaient, indique Joëlle. Quand il y a une inquiétude, ils ont besoin de s’exprimer. On a senti qu’ils avaient besoin de mettre des mots sur ce qu’il s’était passé. Finalement, le côté virtuel aide dans ce genre de cas… » Et puis, parfois, la soif de savoir permet à des Mentonnais de découvrir incidemment le groupe. D’apprécier sa vocation à parler du local, à entretenir une identité commune. «À ce rythme-là, on sera 10000 membres à la fin de l’été ! » se réjouit Olivier. Prétexte à un apéro plage tout sauf irréel, peut-être…