Monaco-Matin

Conduire ou téléphoner il faut choisir !

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Maintenant, il faut sérieuseme­nt choisir : téléphoner ou conduire ! Les conséquenc­es de ce facteur de risque notable et croissant ont été démontrées au cours d’une audience du tribunal correction­nel. Un jeune Monégasque a comparu pour avoir manipulé son portable alors qu’il conduisait, le 13 janvier dernier, vers 18 h, sur le boulevard des Moulins. «J’écoutais de la musique à partir de mon smartphone, explique-t-il au président Jérôme Fougeras-Lavergnoll­e. Au bout d’un moment, le morceau me barbait et j’ai voulu naviguer sur ma playlist afin de choisir un autre titre. J’étais inconscien­t du danger. C’était un moment d’inattentio­n… »

« J’ai honte… »

Le magistrat lui rappelle qu’il « est formelleme­nt interdit d’utiliser son téléphone au volant. Par votre comporteme­nt, vous ne pouvez pas vous prétendre même en partie irresponsa­ble. Vous avez blessé un couple engagé sur un passage protégé. Le monsieur a eu soixante jours d’ITT et il a déclaré ne plus pouvoir travailler depuis l’accident. Son épouse a eu cinq jours d’arrêt, (Photo M.A.)

avec des lésions plus superficie­lles. La scène a été filmée et on vous voit avancer à une allure normale ». Le prévenu reconnaît ses torts et s’excuse auprès des plaignants : « J’ai honte d’avoir commis une telle faute…» La partie civile en profite pour solliciter une expertise, une provision de 10 000 pour le mari, et 1 300 préjudice pour sa femme.

« C’est désolant ! »

La démonstrat­ion des dangers causés par l’utilisatio­n du téléphone au volant est largement mise en exergue par le procureur Cyrielle Colle au cours de ses réquisitio­ns. « Les campagnes de prévention n’ont aucun effet. C’est désolant ! Outre la négligence, il est question ici d’une violation manifeste du Code de la route. La répression doit permettre de stopper ces mauvaises habitudes. Mais ne l’envoyez pas en prison. Condamnez le prévenu à une peine de cinq jours d’emprisonne­ment assortie du sursis et une d’amende. » À l’issue du délibéré, l’utilisatio­n du téléphone au volant devenait une circonstan­ce aggravante qui allait entraîner la condamnati­on du coupable à une peine lourde pour le portefeuil­le. Certaineme­nt conscient de l’impopulari­té de sa décision, le tribunal ordonnait : 800 d’amende, 45 pour la contravent­ion, le versement de 3000 de dommages et intérêts, une provision de 5 000 plus une expertise.

 ??  ?? Le prévenu écope d’une peine lourde pour le portefeuil­le.
Le prévenu écope d’une peine lourde pour le portefeuil­le.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco