LR : Wauquiez remplace Calmels par Leonetti
Nouvelle crise au sommet des Républicains (LR) : le président du parti Laurent Wauquiez a mis fin, hier, aux fonctions de vice-présidente déléguée de Virginie Calmels, remplacée par Jean Leonetti, en épilogue de deux semaines de conflit ouvert avec elle. « Après consultation de l’équipe dirigeante, Laurent Wauquiez, président des Républicains, nomme Jean Leonetti, maire d’Antibes et président du Conseil national, vice-président délégué des Républicains », a indiqué le parti dans un communiqué laconique publié hier soir, et qui ne mentionne pas le nom de Virginie Calmels. « La dérive continue dans le jeu personnel n’était plus acceptable. Quand on est membre de l’équipe dirigeante, on ne peut pas tirer chaque jour contre son camp, surtout à un moment où chacun mouille sa chemise pour reconstruire la famille », a fait valoir dimanche soir une source dans l’entourage de Laurent Wauquiez. Cette décision met un terme à deux semaines de conflit ouvert entre le patron des Républicains, élu en décembre, et sa N.2 qui l’avait rejointe lors de sa campagne interne.
Voix discordantes au sein du parti
Première adjointe d’Alain Juppé à Bordeaux, représentante de la sensibilité libérale au sein de LR, Virginie Calmels avait publiquement critiqué un tract intitulé « Pour que la France reste la France », distribué le week-end dernier lors d’une opération de mobilisation. Mme Calmels avait jugé ce tract « anxiogène » et évoqué un « dysfonctionnement » dans la prise de décision au sommet du parti. L’ancienne directrice générale d’Endemol Monde a enfoncé le clou dans un entretien accordé au Parisien hier. Depuis son élection, a-t-elle jugé, M. Wauquiez « démontre au fur et à mesure des jours qui passent qu’il semble uniquement là pour défendre sa propre ligne ». « Il estime qu’il doit son élection qu’à sa seule présence, je ne partage pas cette vision. » « J’ai cru avec sincérité à sa volonté de rassemblement et j’ai soutenu ses propositions, car je suis pour un régalien fort. » « Mais je ne suis pas non plus un clone, je ne suis pas dénaturable », lançait-elle. Sous couvert d’anonymat, plusieurs membres du parti, y compris au sein de la direction qu’il a luimême installée, critiquent une prise de décision jugée solitaire de M. Wauquiez et sa présence trop parcimonieuse dans les médias. Accusé par ailleurs de reprendre les thèmes du Rassemblement national (exFN), M. Wauquiez, dont la cote de popularité ne cesse de s’effriter dans les sondages, a plusieurs fois affirmé qu’il n’entendait pas dévier de sa ligne.
Conseil national le juin à Menton
Au sein de LR, il doit également compter avec la concurrence de Valérie Pécresse. La présidente de l’Ile-de-France a créé son propre mouvement, « Libres ! », devenu associé à LR au mois de janvier. Mme Pécresse, qui critique régulièrement une « droite des décibels » à laquelle elle oppose une « droite des solutions », présentera ce matin ses propositions sur l’Europe, thème au centre du prochain Conseil national des Républicains le 30 juin à Menton.