Monaco-Matin

Droite, combien de divisions !

- DENIS JEAMBAR Journalist­e et écrivain edito@nicematin.fr

Il faut croire que la division fait partie du code génétique de la droite. La défaite cinglante à la présidenti­elle de , après une longue période d’illusion sur le retour assuré au pouvoir, aurait pu clore ce long chapitre de querelles qui ont marqué la Ve République - les rivalités Giscard-Chirac, Chirac-Balladur, Chirac-Sarkozy, etc. – mais rien ne change. Tandis qu’Emmanuel Macron ne songe, lui, qu’à élargir sa majorité centrale vers la gauche et, surtout, désormais vers la droite, le président des Républicai­ns (LR), Laurent Wauquiez, ne parvient pas à tenir ensemble les deux bouts de son parti. Sa stratégie, qui vise à reconquéri­r les électeurs enfuis à l’extrême droite, peut se comprendre, mais elle est si peu subtile qu’elle ouvre sans cesse des failles dans son camp. Il a déjà vu Xavier Bertrand, patron de la région des Hauts-de-France, quitter les rangs. D’autres ont rallié la famille macronienn­e sous l’aile du Premier ministre Édouard Philippe. Quant à Valérie Pécresse, la présidente de l’Île-de-France, elle a certes choisi de rester dans le parti, mais à la tête de son mouvement, « Libres », en opposante interne affichée et critique, menant pour l’heure la bataille des idées, comme Christian Estrosi, le maire de Nice, avec « La France audacieuse ». Hier, alors qu’elle présentait ses idées pour l’Europe dans la perspectiv­e des élections de , Valérie Pécresse a d’ailleurs été la première à monter au créneau après le limogeage dimanche soir de la vice-présidente du parti, la juppéiste Virginie Calmels, balayant avec habileté les questions de personnes, mais soulignant son inquiétude sur le rétrécisse­ment de sa famille politique. Cette mise à l’écart fait un grand bruit médiatique, car la méthode est expéditive. En vérité, Virginie Calmels ne représente pas grand-chose, y compris pour le maire de Borderaux, dont elle s’était éloignée. Non sans habileté, Laurent Wauquiez a nommé à sa place Jean Leonetti, le maire d’Antibes, qui, dans les primaires de la droite fin , avait fait campagne pour Alain Juppé. Une sanction contre Valérie Pécresse aurait en vérité une toute autre portée, mais Laurent Wauquiez s’en garde bien. Pour autant, cet épisode n’améliore pas son image déjà mauvaise, car il donne le sentiment que, sous sa direction, Les Républicai­ns ne regardent que vers l’extrême droite. Or, rien n’indique, pour l’heure, que cette stratégie soit payante. Certes, elle conforte le noyau dur LR, mais elle n’ouvre pas de vraies perspectiv­es.

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