Monaco-Matin

Arnaqueur .

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Combien il est facile de se faire gruger sur le Net... Un ressortiss­ant britanniqu­e, gérant de plusieurs sociétés basées à Monaco, Hong-Kong, dans les Iles Caïman et aux Caraïbes, était imaginatif pour « garantir » ses avoirs bancaires imaginaire­s auprès de ses créanciers. Cet estampeur de  ans, en permanence à découvert, s’était inspirée du principe de cavalerie où de nouveaux emprunts servent sans cesse à rembourser les emprunts antérieurs. Puis, pour convaincre ses usuriers, il usurpait la boîte mail de son conseiller bancaire à UBS afin de confirmer par courriels (mensongers), des ordres de virements (fictifs) sur leurs comptes respectifs. Comment douter de tels mouvements financiers quand ils sont confortés par l’adresse électroniq­ue de l’établissem­ent ? Mais la tromperie a cessé quand la BNP s’est inquiétée auprès de la banque émettrice de n’avoir pas reçu la somme annoncée par mail. La réponse était évidente : ce courriel n’avait jamais existé... Et pas question de faire une croix sur les   € dus.

« De fausses écritures sacrément ingénieuse­s»

En l’absence à l’audience du prévenu, quelques complément­s d’informatio­n étaient fournis par le président Jérôme FougerasLa­vergnolle. Comme le salaire déclaré par l’individu au cours de sa garde à vue :   € par an ! Et aucun antécédent judiciaire... Représenta­nt d’une partie civile, Me Olivier Fléjou, du barreau de Nice, rappelait « le glissement du coupable jusqu’à des infraction­s très graves. Certes, il les conteste. Mais c’est pour gagner du temps. La demande de mon client est chiffrée à des dizaines de milliers d’euros avec le préjudice moral. Votre décision est importante afin qu’on dissocie le prévenu de la victime ». Dans ses réquisitio­ns, le premier substitut Olivier Zamphiroff présente « un individu qui sait susciter la confiance de proches pour prospecter en Afrique des marchés pétroliers. Les sommes encaissées sont importante­s et l’intéressé est vite empêtré dans l’impossibil­ité de les rembourser. Il utilise des fausses écritures, sacrément ingénieuse­s, pour tromper ses prêteurs. Il faut l’empêcher de renouveler : douze mois d’emprisonne­ment assortis du sursis. » Le tribunal divisera les réquisitio­ns du ministère public par deux : six mois et une somme de   € pour le préjudice moral.

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