Monaco-Matin

Le mal-aimé

- de Thierry Prudhon

Peut-être, sûrement même, suis-je terribleme­nt naïf. Les deux fois où j’ai croisé Laurent Wauquiez un peu longuement, je n’ai pas décelé chez lui plus de roublardis­e que chez ses pareils, les grands fauves. Au contraire, oserai-je l’avouer, il m’est apparu sous un jour sympathiqu­e. Ce n’est pas le cas pour nombre de mes confrères qui en dressent volontiers un portrait détestable. J’en suis toujours surpris. Les mêmes se montraient moins virulents à l’endroit de Nicolas Sarkozy. Or, s’il est un reproche majeur à adresser à Wauquiez, c’est bien d’avoir enfilé les patins usés de l’ancien Président, sans les renouveler. Sur la quasi-totalité des sujets, il tient un discours à la veine analogue. Sans doute, en creusant bien, le Sarkozy de  était-il un brin plus social. L’enfer de Wauquiez, ce sont en fait les autres qui l’attisent. Macron et ses prosélytes, d’abord. En faisant main basse sur la thématique libérale, ils l’ont contraint à se rabougrir autour du seul enjeu migratoire. Un sujet sur lequel il n’est en rien nouveau, depuis la perle du  juin de Jacques Chirac en 

– «Si vous ajoutez à cela le bruit et

l’odeur... » –, que la droite goûte régulièrem­ent, avec une plus ou moins longue fourchette, la tambouille du FN. Pardon, du RN. L’autre drame de Wauquiez tient à sa confrontat­ion au trop-plein qui succède toujours au vide, à une cohorte d’ambitieux qui affichent leur nausée et convoquent les grands principes lorsqu’il parle, sans proposer pour autant une autre voie de manière intelligib­le. Et pour cause, leur divergence première relevant du goulet élyséen.

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