Du nouveau dans le traitement de la schizophrénie
Une étude coordonnée par le Dr Guillaume Fond, psychiatre et chercheur dans le service d’information médicale du Pr Laurent Boyer à l’AP-HM (hôpitaux de Marseille) vient d’apporter la preuve d’un lien entre l’inflammation et la non-réponse au traitement antipsychotique chez certains patients L’inflammation, réaction normale de l’organisme face à une agression physique, biologique ou psychique peut, dans certaines circonstances pathologiques, devenir chronique. Elle a alors été associée à de nombreuses dysfonctions d’organes, y compris le cerveau. L’objectif de l’étude conduite par les scientifiques marseillais était de déterminer si l’inflammation de bas grade pouvait influencer la réponse au traitement antipsychotique chez les patients avec schizophrénie. Quelque 609 patients consultant dans les centres experts schizophrénie, âgés en moyenne de 32 ans, ont participé à l’étude. Environ un sur dix était identifié comme « ultra-résistant », c’est-à-dire qu’il présentait encore des symptômes significatifs de schizophrénie malgré un traitement par clozapine (antipsychotique le plus efficace). L’inflammation périphérique était mesurée par une protéine sanguine, la protéine C réactive. Parmi les résultats de l’étude, l’ultrarésistance au traitement a été associée à l’inflammation périphérique de bas grade, à la durée de la maladie et à un niveau de fonctionnement diminué. Cette étude ouvre une nouvelle voie dans le traitement de la schizophrénie, par l’ajout de molécules ayant des propriétés anti-inflammatoires chez les patients présentant une résistance aux antipsychotiques.
1. Cette étude clinique a été publiée mercredi dernier dans la revue European Archives of Psychiatry and ClinicalNeuroscience.