km/h: c’est aujourd’hui!
La très controversée baisse de la limitation de vitesse sur les routes rentre en application. On vous récapitule tout ce qu’il faut savoir pour ne pas tomber... dans le panneau
Le Premier ministre l’a rappelé vendredi : « L’objectif n’est pas d’emm… le monde. » N’empêche, la réduction de la vitesse autorisée sur une grande partie du réseau secondaire bat des records d’impopularité. Il faut en prendre son parti et se dire que cette mesure doit permettre de sauver des vies. Trois cents à quatre cents par an, selon les estimations. Des résultats positifs auraient été enregistrés en Suisse, aux Pays-Bas, en Norvège et en Finlande, tous pays ayant adopté les 80 km/h sur le même type de réseau. C’est donc pour aujourd’hui. Là, tout de suite et maintenant. Interdiction désormais de dépasser les 80 km/h sur les routes bidirectionnelles sans séparateur central. Autrement dit, sur les routes à double sens dont les voies sont seulement séparées par une ligne blanche ou par un zébra. Mode d’emploi…
De quelles routes s’agit-il ?
Le réseau secondaire auquel s’applique le passage de 90 à 80 km/h représente 400 000 kilomètres à l’échelle du pays. Localement, sont concernées toutes les routes placées sous la responsabilité de la Métropole (800 kilomètres) et du Département (1 000 kilomètres) où l’on roule dans les deux sens, sans séparation « physique » entre les deux voies : glissière métallique, parapet en béton ou terreplein central.
Y a-t-il des exceptions ?
Oui, il y en a. Sur les routes comportant au moins une double voie, la limitation reste fixée à 90 km/h. Si, dans l’autre sens, il n’y a qu’une seule voie, celle-ci passe à 80 km/h. Autrement dit, une route peut être limitée à 90 dans un sens et à 80 dans l’autre.
Les panneaux « » sont-ils obligatoires ?
La Métropole doit remplacer 50 panneaux et le Département 12 seulement. La plupart d’entre eux, sinon tous, devraient avoir été remplacés dans les temps. Si ce n’est pas le cas, ils doivent au moins être recouverts d’une bâche, d’un plastique. Mais la Sécurité routière souligne que les panneaux « 80 », comme leurs prédécesseurs, ne sont que des rappels. Rien d’obligatoire, puisqu’il appartient à l’usager de savoir à
quelle vitesse il est supposé rouler. C’est la nature de la voie (RD par exemple) qui conditionne la cadence. Sauf indication contraire, à l’image d’un panneau 30 dans les communes l’ayant décidé.
Quelle sanction en cas de dépassement ?
68 euros d’amende et retrait d’un point en cas de dépassement de moins de 20 km/h hors agglomération. 135 euros et 2 points entre 20 et 30 km/h. Jusqu’à 1 500 euros et
6 points avec suspension immédiate du permis et confiscation du véhicule en cas d’excès supérieur ou égal à 50 km/h.
Est-ce que les radars sont prêts ?
Oui, puisqu’il suffit d’un simple réglage pour adapter les 1 100 radars automatiques concernés. Des contrôles mobiles peuvent être mis en place dès aujourd’hui, mais les forces de l’ordre pourraient dans un premier temps faire oeuvre de « pédagogie ».
Si l’automobiliste démontre qu’il subsistait un panneau « 90 » sur la portion de route où l’excès de vitesse lui est reproché, il peut contester l’infraction et a même la certitude de gagner. La Sécurité routière en appelle au civisme des automobilistes, invités à signaler toute situation qui ne serait pas conforme. La possibilité d’épargner des vies étant son credo, elle martèle que la vitesse est la première cause de mortalité sur la route.