Monaco-Matin

N en redemande

Les Bleus ont fait vibrer les Français contre l’Argentine. Retour sur des heures magiques…

- VINCENT MENICHINI, À ISTRA

La nuit a été courte, très courte même, pour les Bleus qui n’ont pas réussi à fermer l’oeil pour certains après le tourbillon de Kazan, où ils ont battu pour la première fois l’Argentine, en Coupe du monde, au terme d’un match à couper le souffle. « Je n’ai pas beaucoup dormi, c’est vrai, vous avez vu ma tête» , a reconnu Florian Thauvin, hier matin. La veille du match, des joueurs avaient également mis plusieurs heures avant de trouver le sommeil, animés par ce rendez-vous passionnan­t face à Lionel Messi et plongés dans les montages vidéos du staff de Didier Deschamps, fin tacticien pour le coup. Certains se sont endormis autour de 4-5 heures du matin…

Mbappé tout en contrôle

En terme d’émotions, c’était si intense, si rare, qu’on peut comprendre leurs tourments au moment de se plonger dans la nuit d’Istra, où un épais brouillard les attendait à leur arrivée à l’hôtel autour de deux heures du matin. Le personnel fête les héros en formant une haie d’honneur que Paul Pogba fend avec la mine de celui qui a réalisé quelque chose de grand. Il n’a pas été le meilleur joueur de son équipe, cette fois, mais « La Pioche » s’est mise au service des autres et plus particuliè­rement à la solde de Kylian Mbappé, qui a fait voler en éclats l’Argentine et mis Lionel Messi sur le pas de la porte pour devenir LA star de cette Coupe du monde. Comme toujours, « KMB » est resté mesuré à la fin du match, comme si tout était normal pour lui. Il n’y a jamais d’excès chez ce surdoué qui avait déjà préféré rentrer chez lui plutôt que de festoyer en discothèqu­e au moment du titre de champion de France de l’AS Monaco, en mai 2017. « Ce qui est impression­nant chez lui, c’est son calme, sa sérénité, dit Antoine Griezmann. Avant le match, on voyait qu’il était dans son truc, qu’il n’avait aucune pression.» Alors que dans le vestiaire, ça chante, ça danse, ça crie, ça chambre, lui pense à l’après, déjà. C’est également la teneur du discours de Didier Deschamps, qui a tenu à féliciter chaleureus­ement ses garçons, avant de leur dire « que ce n’était qu’une étape.» «On a faim, on pense déjà à la suite» , nous a confié un membre de la délégation.

« La plus belle émotion »

En zone mixte, où les suiveurs refont le match et savourent, Hugo Lloris a également des mots forts, rappelant à juste titre que les Bleus avaient souffert en fin de match. A quelques mètres, Benjamin Pavard raconte son but, cette demi-volée d’anthologie qui traversera le temps. « Je vais la voir et la revoir celle-là ». « Jeff Tuche », comme le surnomme affectueus­ement Adil Rami, a régalé les Français qui ont de nouveau la frite. En tribune, ses parents, eux, n’ont pu retenir leurs larmes au coup de sifflet final. Dans le secteur tricolore, c’est la folie et il faut l’interventi­on du service de sécurité pour remettre de l’ordre. Des fans argentins n’ont pas supporté le doublé de Mbappé et ont jeté leurs bières de dépit sur le clan tricolore. Pas classe… Le staff, lui, exulte, s’enlace, conscient d’avoir vécu un moment exaltant. « C’est la plus belle émotion, la plus intense depuis que je suis dans le foot, glisse une source interne. L’ambiance était incroyable après le match. On a mis le feu dans le vestiaire, dans le bus et dans l’avion. » La musique est à bloc, l’ambiance très latino, Kimpembe, Matuidi et Pogba font le show. Les messages de félicitati­ons tombent par centaines sur les téléphones portables. Didier Deschamps prend le temps de répondre à sa garde rapprochée. Le sélectionn­eur savoure, mais a déjà basculé sur l’Uruguay, un adversaire autrement plus coriace que cette Argentine-là, dépassée et en plein déclin. « Je vais jouer contre des amis, contre Diego (Godin) qui est le parrain de ma fille, pose Antoine Griezmann. On passe notre temps ensemble à Madrid. J’adore la mentalité uruguayenn­e, ça ne lâche rien, ils donnent tout pour le collectif, à l’image de Cavani. J’adore ça. » Touché au mollet, « El Matador » est incertain pour le match contre la France. Personne ne s’en plaindra, n’est-ce pas Dédé ? Sidibé stoppe l’entraîneme­nt Djibril Sidibé n’est pas allé au bout de l’entraîneme­nt au programme hier, pour les joueurs de l’équipe de France qui n’ont pas participé au succès face à l’Argentine (4-3) la veille, ainsi que les remplaçant­s entrés en jeu. Le défenseur de l’AS Monaco a été touché dans un choc avec Florian Thauvin lors d’une opposition avec ballon. Resté au sol plusieurs minutes, il a ensuite quitté la pelouse du stade de Glebovets en boitant, après avoir retiré sa chaussure. Il semblait souffrir de la cheville droite. Par ailleurs, toujours en soins pour sa blessure musculaire, Benjamin Mendy était absent de la séance, tandis que les titulaires face à l’Albicelest­e sont restés, comme d’habitude à J+1, au camp de base pour y effectuer un léger décrassage.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco