Monaco-Matin

Les larmes d’Ospina

- V.M., À MOSCOU

Ils ont mis fin à la malédictio­n. Enfin… Vingtdeux ans après, les Anglais ont enfin arraché une qualificat­ion au terme d’une séance de tirs au but. Il s’en est fallu de peu pour que l’histoire se termine mal, une fois encore, quand Ospina a détourné de façon admirable la tentative d’Henderson. Hélas, dans la

foulée, Uribe a touché le barre et Bacca la main de Pickford, qui a rendu un bel hommage à Gordon Banks. Dier n’a pas tremblé au moment de conclure et permettre aux « Three Lions » de rejoindre en quart de finale la Suède dans une partie de tableau qui ressemble à un Euro. Avant cela, ce ne fut pas un grand match. Il a fallu qu’un colosse sorte de nulle part pour arracher la prolongati­on. On jouait les arrêts de jeu de ce huitième de finale, l’Angleterre menait 1-0 depuis la 57e minute grâce à un penalty de Kane et Ospina s’était pointé dans la surface de façon désespérée. Mina a alors pris son envol pour catapulter, de la tête, le ballon au-dessus de Trippier et battre Pickford. Du haut de son mètre 94, ce

défenseur qui ne joue jamais au FC Barcelone a inscrit son 3e but de cette Coupe du monde pour redonner vie à une équipe sans ressort et sans idée. Longtemps sans voix, les milliers de Colombiens présents au Spartak Stadium ont chaviré de bonheur. Au milieu des journalist­es, James Rodriguez, finalement forfait, a fêté l’exploit de son défenseur comme un gosse. Car, avant le « Minatime », les Cafeteros n’ont rien proposé dans le jeu, ne se sont créé aucune occasion et Falcao a raté tout ce qu’il a tenté. Esseulé en pointe, l’attaquant de l’AS Monaco a parfois fait peine à voir au milieu de Stones et Maguire, le joueur de Claude Puel à Leicester qui s’est fait secouer par Mina sur l’égalisatio­n colombienn­e. A jouer petits bras et en faisant sortir Sterling, Delle Alli, certes pas dans un grand soir, Gareth Southgate a causé la perte de son équipe qui a complèteme­nt perdu le fil de son match durant la prolongati­on. On n’a vu plus que Mina, colosse boiteux mais toujours debout et vaillant pour faire front face à Kane et Vardy, qui est entré pour ne rien faire. Ospina a eu chaud sur une frappe de Rose (112e), mais la Colombie a résisté pour s’offrir une séance de tirs au but, improbable trente minutes plus tôt, qui ne lui sourira finalement pas. C’est même en larmes qu’Ospina, inconsolab­le, a quitté la Coupe du monde. Le kop anglais, lui, pouvait enfin faire du bruit. La nuit ne faisait que commencer...

 ?? (AFP) ?? Le bonheur des uns fait le malheur des autres. Les Anglais sont en quart, Ospina rentre à la maison.
(AFP) Le bonheur des uns fait le malheur des autres. Les Anglais sont en quart, Ospina rentre à la maison.

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