Monaco-Matin

L’âge d’or des pharaons

Des pièces d’orfèvrerie retraçant 2500 ans d’artisanat de l’Égypte ancienne composent un parcours singulier pour l’exposition de trésors d’une civilisati­on qui veut redorer son attractivi­té

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Pour les Conquistad­ors espagnols et chercheurs d’or, l’eldorado était en Amérique du Sud. Quelques milliers d’années auparavant, à l’Antiquité, l’eldorado est voisin de la Méditerran­ée, mer qui borde au nord l’Égypte, dont les terres regorgeaie­nt de métaux précieux captés dans les mines de Coptos ou Ouaouat. Voilà le point de départ de L’or des pharaons. L’or, ce métal convoité. Mais aussi métaphore d’un trésor qui dormait jusqu’alors dans les réserves des Antiquités du musée du Caire, où les pièces d’exception s’accumulent. L’exposition estivale du Grimaldi Forum renoue avec l’Égypte, dix ans après un premier projet, pour mettre en avant cette fois ces trésors de l’époque des pharaons, via un prêt exceptionn­el des autorités égyptienne­s qui ont mis à dispositio­n 150 pièces exceptionn­elles qui n’étaient jamais sorties du pays. « L’or était considéré comme la chair des Dieux dans la mythologie égyptienne. Il avait une dimension cosmique et paraît les défunts », explique l’égyptologu­e Christian Ziegler qui, comme il y a dix ans, signe le commissari­at de cette brillante présentati­on. Il ne faut pas s’attendre au grand spectacle de l’Égypte façon Cléopâtre de Mankiewicz. Si les murs de l’exposition sont d’un bleu aussi profond que les yeux d’Elizabeth Taylor, la scénograph­ie pensée par les équipes du Grimaldi Forum se veut écrin discret pour mettre en valeur les objets présentés. Mais la formule opère et les pièces font le show par leur seule présence.

Quintessen­ce de la création

Lumière basse, moquette au sol, quelques illustrati­ons replacent les objets dans leur époque. On navigue entre -3 000 avant J.-C. (ère thinite) et -800. De ces temps si éloignés, l’exposition propose la quintessen­ce de bijoux, masques, parures, statues, sarcophage­s qui éblouissen­t par leur qualité de réalisatio­n avec des techniques qu’on imagine, pour l’époque, rudimentai­res. Le raffinemen­t des bijoux, travaillés jusqu’au moindre détail. La beauté des sarcophage­s dorés à l’or fin. Et les trésors de Tanis, comparable­s à ceux de la tombe de Toutânkham­on, mythe par les mythes de l’Antiquité égyptienne, complètent l’ensemble. Toute l’élégance de la civilisati­on égyptienne est présente dans cette rétrospect­ive de 2 500 ans d’histoire de l’art et de l’artisanat égyptien. « Ce patrimoine culturel, c’est notre manière de lutter contre le terrorisme », soulignait vendredi, Khaled El-Enany, ministre des Antiquités égyptienne, pour l’ouverture de l’exposition. Une manière d’inviter à nouveau les visiteurs à voyager vers ce pays à la civilisati­on si riche. Passé le 9 septembre, les 150 pièces présentées cet été à Monaco doivent d’ailleurs regagner l’Égypte, où elles deviendron­t les « stars » d’une nouvelle exposition permanente au musée du Caire. Savoir + Exposition L’or des pharaons, jusqu’au 9 septembre au Grimaldi Forum. Tous les jours de 10 heures à 20 heures. Nocturne le jeudi jusqu’à 22 heures. Tarif : 10 euros. Renseignem­ents : 98.98.20.00

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 ??  ?? Dix ans après l’exposition Les reines d’Égypte, le Grimaldi Forum accueille une nouvelle exposition patrimonia­le sur le pays des pharaons.
Dix ans après l’exposition Les reines d’Égypte, le Grimaldi Forum accueille une nouvelle exposition patrimonia­le sur le pays des pharaons.

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