Monaco-Matin

« Tant qu’on gagne... »

Remplaçant contre l’Australie, Olivier Giroud a retrouvé une place de titulaire dès le match suivant contre le Pérou. Depuis, il enchaîne les prestation­s de grande qualité, même sans marquer

- RECUEILLI PAR V.M. À ISTRA

Alors, certes, il n’a toujours pas marqué le moindre but lors de cette Coupe du monde. Mais Olivier Giroud s’en moque, il préfère retenir les victoires, ces moments uniques qui s’offrent à lui depuis qu’il a retrouvé sa place au coeur de l’attaque des Bleus. « C’est quand il n’est pas là qu’on se rend compte de tout ce qu’il nous apporte », avait dit de lui Didier Deschamps juste après le match contre l’Australie. Face à l’Uruguay, son jeu en déviation et sa capacité à aller au charbon ont été d’une aide précieuse. Un esprit de sacrifice qui symbolise assez bien cette équipe de France, désormais tournée vers un seul et unique objectif, comme l’a confié Olivier Giroud : « On veut aller au bout, ramener la Coupe du monde »

La demi-finale contre la Belgique

« C’est du 50-50. Ils ont une belle génération, ils arrivent à maturité. On a des Belges qui évoluent avec nous en club, il y a une grosse rivalité. Pour moi, c’est un derby à l’accent anglais car 9 joueurs de cette équipe jouent en Premier League. On connaît leur qualité et pour nous, que ce soit Hugo (Lloris), moi ou «NG» (Kanté), c’est un match particulie­r. On n’a pas envie de se faire chambrer à notre retour.»

Son avis sur Mbappé et Hazard

« Ce sont deux génies. L’un est un diamant brut à polir, avec une énorme marge de progressio­n. Kylian est plus dans la percussion avec sa vitesse, il adore la profondeur. Des fois il n’a pas besoin de m’utiliser. Avec Kylian, on n’est pas de la même génération, mais c’est un jeune très respectueu­x, à l’écoute quand on lui parle. Je ne suis pas du genre à jouer à la PlayStatio­n ou Football Manager (sourire), mais on passe de bons moments de complicité. Eden ? Il m’impression­ne dans sa conduite de balle, sa capacité à perforer les lignes. C’est l’un des trois meilleurs joueurs avec qui j’ai joué dans ma carrière. On est complément­aire à Chelsea et on a besoin l’un de l’autre pour briller. Je joue en remise pour lui, on se trouve très bien. Eden c’est presque un Français, il est Wallon, on s’entend bien ensemble. On rigole beaucoup. C’est un bon mec.»

Les retrouvail­les avec Henry

« Je vous avouerais que ça fait bizarre de l’avoir contre nous. Il est là pour apprendre, progresser dans sa volonté de devenir coach. C’est une légende du foot français, il y a beaucoup de respect par rapport à ce qu’il a fait même si j’aurais préféré qu’il soit avec nous et nous livre ses conseils. Mais il ne faut pas être jaloux. Ça fait des années qu’il avait déclaré certaines choses, après être revenu sur ses propos, ou les modifier. Il y a beaucoup de respect mutuel. Il faisait un métier (consultant Sky Sports) où il devait être incisif. Je n’ai aucune rancoeur par rapport à ça. Mon boulot, c’est d’être bon sur le terrain, de représente­r cette équipe de France. Je serais fier de pouvoir montrer à Titi qu’il a choisi le mauvais camp. Ce sera un match particulie­r pour lui.»

Un groupe uni

« Je ne sais pas si on peut déterminer un match ou un événement pour dire précisémen­t quand l’équipe a basculé. On vit des moments privilégié­s, simples et authentiqu­es. C’est une équipe soudée qui prend beaucoup de plaisir à évoluer ensemble. On est monté en puissance, mais on ne veut pas se satisfaire de ça. »

Son ressenti

« Je discute avec mes proches, ma famille, mes amis, du parcours du combattant qui a été le mien jusqu’ici. L’histoire est belle. Atypique. C’est une fierté d’être en demie d’un Mondial. Le travail ne sera accompli que si on va au bout. C’est bien de regarder en arrière, mais on garde bien en tête l’objectif qui est le nôtre de ramener la Coupe du monde. »

Le Guivarc’h de 

« Si l’équipe gagne, je suis le plus heureux. Je veux créer des brèches, faire des remises, des déviations. Je suis impliqué sur trois buts depuis le début et forcément j’aimerais marquer. En demie ou en finale, l’histoire serait belle. Mais on a envie d’aller au bout tous ensemble et si je dois être champion du monde sans marquer, ça me va. Guivarc’h n’avait pas marqué en 1998, Dugarry n’avait mis qu’un but …»

Sa meilleure période en Bleu ?

« C’est possible. J’ai tout au long de ma carrière internatio­nale traversé des moments difficiles. Aujourd’hui, j’arrive à l’âge de la maturité. J’ai de l’expérience, je sais mieux gérer certaines situations. Je me sens bien au sein de ce jeune groupe. J’ai l’impression d’être un grand frère. Je ferai tout pour cette équipe et ce groupe. Légitime ou pas, je ne me pose pas la question. J’ai envie d’accompagne­r cette génération le plus loin possible. »

Son rôle de cadre

« Parler aux plus jeunes, oui, je le fais, je leur donne des conseils. J’essaie de me forcer à prendre la parole car ce sont des moments uniques, extraordin­aires que je ne vivrai sans doute plus dans le futur. Communique­r mon expérience, ma rage de vaincre, dans les vestiaires, à l’échauffeme­nt … C’est aussi ça mon rôle.»

Tous les deux méritent peut-être jusqu’ici d’être élu meilleur gardien (de la

Coupe du monde). Mais j’ai un petit penchant pour Hugo (Lloris). Le meilleur, c’est Hugo ! Désolé Thibaut (Courtois).»

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