Monaco-Matin

«J’aime ce train parce qu’il crée du lien»

-

Geneviève Aujoulat est Niçoise. Depuis vingt ans, elle travaille pour les Chemins de fer de Provence en tant que chef de train. Une belle ancienneté. Une fidélité à cette ligne qui a hérité son nom des pommes de pin. Ces « pignes » qui jalonnaien­t le parcours entre Meyrargues et Nice, écrivant la légende du train. Un train qui maintient le cap depuis plus d’un siècle et que Geneviève raconte avec passion.

Les usagers mettent en avant la conviviali­té du Train des Pignes. Êtes-vous d’accord ? C’est une petite ligne. Forcément, on finit par connaître nos usagers. On les voit le matin quand ils partent au travail et on les retrouve le soir, quand ils rentrent.

C’est un train intergénér­ationnel ? Oui, tous les âges cohabitent. Les sièges sont en vis à vis et facilitent l’échange. C’est pour ça que j’aime ce train, parce qu’il crée du lien. Il y a une dimension humaine très forte entre le conducteur, le chef de train et les passagers.

Une anecdote qui vous a marqué ? Dernièreme­nt, une personne est sortie du train et m’a lancé : « Il est sympa votre train ! On dirait un manège. » I l y a aussi souvent des enfants qui ne savent pas se repérer à la gare du sud. Des fois, ils me demandent : « Il est où le train qui va chez ma mamie ? » ou encore « Il est où le train du cinéma ? ». C’est attendriss­ant.

Pourrait-il être concurrenc­é par le tramway ? Je ne sais pas s’il le concurrenc­era. Je pense que ce train est tout à fait légitime. On répond à un vrai besoin des habitants de la vallée qui habitent au-delà de Lingostièr­e. Et le temps de parcours est incomparab­le.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco