« Les JO- en tête »
Hier soir a eu lieu la première journée du Tournoi International de basket U15 Laure Ecard. A la veille de la compétition, l’entraîneur de l’équipe de France Pierre-Laurent Baliello nous a accordé un entretien pour évoquer l’importance de ce tournoi et ses ambitions de son équipe.
La France a remporté les deux dernières éditions de cette compétition. Cette année, ce sont, pour la première fois, les U qui sont à l’honneur. Cela change-t-il votre ambition pour cette édition ? Non, notre ambition reste évidemment de gagner. Même si nous connaissons moins bien nos adversaires puisque ce sera la première compétition internationale pour toutes ces joueuses, on reste confiant quant à notre basket. En France, notre système de détection et de formation est assez pointu. Cela nous permet d’être compétitifs, même chez les plus jeunes. Dans une catégorie d’âge où il n’existe pas de grande compétition internationale, ce tournoi prend-il encore plus d’importance pour ces jeunes joueuses ? Tout à fait. C’est une première expérience internationale pour ces joueuses qui se battent elles aussi pour un bon “ranking“mondial de la France. C’est en effet une catégorie d’âge où il n’y a ni championnat d’Europe, ni championnat du monde. Ce tournoi est donc une excellente occasion d’habituer les joueuses au rythme de l’équipe de France, avec tout ce que cela implique : la fréquence et l’intensité des entraînements, l’hygiène de vie et surtout la logique de groupe qui est primordiale. Tous ces apprentissages sont différents de la logique d’un club. Vous allez vous mesurer à l’Italie, à la Grèce et à l’Espagne. Laquelle de ces sélections est la plus dangereuse à vos yeux ? L’Espagne. On ne redoute personne mais il faut reconnaître que c’est une grosse nation de basket. C’est un pays qui a de gros moyens de formation et de détection, que ce soit chez les filles ou chez les garçons. Là-bas, le basket est un sport majeur. Mais toutes ces choses s’appliquent aussi à notre équipe, donc nous n’avons pas à les craindre. Même si ce n’est que leur première expérience internationale, certaines de ces joueuses feront sûrement partie de l’équipe de France présente aux JO de Paris en . Gardez-vous cet objectif en ligne de mire ? Nous restons avant tout des formateurs, donc nous pensons forcément au futur de l’équipe de France. Alors oui, on leur en parle un peu, mais tout en leur rappelant que la route est encore très longue. C’est n’est que la première étape d’un très long périple. C’est bien d’avoir un rêve mais le plus important est toujours la prochaine étape, pas la destination finale. Pour l’instant, leur objectif est d’apprendre à jouer pour l’équipe de France. Malgré tout, on garde toujours les Jeux en tête car on sait que participer aux JO chez nous est une chance énorme. Parlons de la symbolique du Tournoi. Cette année, cela fait ans que Laure Ecard nous a quittés. En avez-vous parlé avec les joueuses, ou, au contraire, avez-vous évité de leur mettre une pression émotionnelle supplémentaire ? On leur en a parlé car on ne peut pas passer outre. Cela aurait été une erreur de l’occulter. Surtout que, lorsqu’on entre dans la salle, il est impossible de ne pas voir tous les hommages à Laure et à sa famille, et c’est tout à fait normal. Maintenant, pour être compétitif, il faut savoir maîtriser ses émotions. Ce qui est sûr, c’est que l’émotion autour de cet événement est toujours aussi forte. On le voit à travers l’énergie de tous les bénévoles et l’implication des organisateurs. C’est vraiment beau d’arriver à transformer un événement tragique en quelque chose d’aussi positif et constructif sur le long terme.