«On n’ose plus être aimable »
Lucas, ans, est plagiste. Depuis six ans, cet étudiant est ravi de son job d’été : « On gagne bien, même si c’est fatiguant comme boulot. Très physique et on fait beaucoup d’heures. » Après trois ans sur une plage à Cagnes-sur-Mer, un an dans un club à l’étranger, cela fait deux ans qu’il travaille à Nice. « Notre travail, c’est aussi être particulièrement attentionnés. Et bien évidemment, cela se fait plus naturellement avec les femmes », commence-t-il. « Dragouiller les clientes, c’était le jeu, et sincèrement, je n’ai jamais été rembarré pour ça. » Sauf depuis cette année. « On n’ose plus être aimable presque, on se sait plus vraiment comment se comporter. » « Au début du mois, une fille venue avec des copines hésitait à commander une glace. Je lui ai dit : mademoiselle vous n’avez vraiment pas besoin de faire attention à votre ligne, faitesvous plaisir », sourit Lucas. « La jeune femme s’est offusqué que j’ose parler de son physique. Elle était franchement pas mal énervée. » Le jeune homme souffle : « Ça m’a déstabilisé, j’y pense régulièrement. Je n’ai pas eu l’impression de faire une remarque déplacée, j’ai même eu l’impression de me comporter en gentleman. » Alors maintenant, il adapte son comportement : « Je reste quasiment muet lorsque je m’occupe de clientes. » Lucas a décidé : « L’an prochain, je repars à l’étranger dans un club. Mon pote y est encore cette année et il ne vit pas du tout la même chose. »