Le meurtre le plus glauque de l’histoire de Monaco
La Une du Petit Journal du août et son bain de sang suffisent à résumer la barbarie de l’acte. Celui d’une femme démembrée par un couple diabolique, en , dans le huis clos monégasque de la villa Menesini, alors située boulevard des Moulins. Une histoire qui aura fait les gros titres de la presse internationale sous différentes accroches : « Le crime de Monte-Carlo », « La malle sanglante », « La malle rouge », « Une femme découpée en morceaux »... L’histoire justement. Début , Vere Thomas Saint Léger Goold, aristocrate déchu, et son épouse, Marie Violette, posent leurs valises à Monaco. Leur plan : « Une martingale infaillible pour gagner le jackpot à la roulette ». Mais l’appât du gain conduira le duo infernal à commettre bien plus qu’une arnaque. Leur victime, une Suédoise répondant au nom de Lévin (ou Liévin) et réputée autant pour son « intelligence » que pour sa « générosité », notamment avec les époux Goold. Invitée à prendre le thé chez eux, la victime sera découpée dans la baignoire avant que sa dépouille ne soit déposée dans une malle expédiée, par le train, vers Londres. C’est la perspicacité d’un commis d’expédition de la gare Saint-Charles à Marseille, interpellé par «unliquide rougeâtre », qui permettra de confondre le couple. Au milieu de vêtements maculés de sang, la police découvre le corps décapité d’une femme. Les membres sectionnés et l’abdomen éviscéré. Tête et jambes sont retrouvées dans un autre bagage à main aux côtés d’un sac de bijoux. M. Goold sera condamné au bagne où il mourra en . Quant à Mme Goold, elle sera condamnée à mort avant d’être graciée par le prince Albert-Ier et d’être contrainte à des travaux forcés à vie. Vie qu’elle perdra précocement en . Le mystère demeure toutefois sur l’éventuelle complicité d’une troisième personne.