Le Portugal au firmament
Les Portugais avaient fait forte impression, samedi dernier, avec un tir jugé parfait à bien des égards. Hier soir, la Bulgarie, dernier candidat en lice, n’aura pas changé le cours de l’histoire
Avant que l’équipe bulgare n’ouvre les hostilités dans le ciel monégasque, hier soir à 21h30 pétantes, le jury du concours international de feux d’artifice, rebaptisé cette année « Monaco Art en ciel », était encore sous le charme du tir portugais du samedi précédent. « Le Portugal a réalisé un tir sans failles, confiait le président André Campana hier en fin de journée. L’impression générale était magnifique, le choix de la musique parfait, les tableaux et les couleurs superbes. » Bref, le tir portugais était son préféré, devant l’Espagne et l’Italie.
Incidents de tir
Mais la Bulgarie, pays peu connu dans la spécialité des feux d’artifice, n’était pas encore entrée en lice. Les Bulgares allaient-ils créer la surprise ? Depuis le pont supérieur du Yachtclub de Monaco, là où le jury s’installe, l’éventualité est sur toutes les lèvres. « Le montage sur le quai Rainier-III est très inhabituel », confie un habitué quelques minutes avant le début du tir. La surprise n’aura pas lieu. Durant les vingt minutes du feu d’artifice, durée imposée par le règlement, plusieurs incidents ne passeront pas inaperçus. Un trou noir d’une trentaine de secondes, un bouquet final qui se poursuit alors que la musique est terminée… En tendant l’oreille près de la table où le jury délibère, on entend : « beaucoup trop de bugs » ; « défaut de conception » ; « problème d’encodage »… Le président André Campora se mêle à la discussion : «Et puis le bouquet final n’était qu’un condensé de tout ce qu’on avait vu avant. Ils ne se sont pas foulés. » Et bim !
Sept critères
Pour établir son classement, le jury, composé de sept personnes – deux élus communaux et cinq personnes de la société civile –, devait se prononcer sur sept critères : la conception pyromusicale, le choix et la variété des couleurs, les musiques, la synchronisation, l’originalité des tableaux et des pièces, l’impression générale et, forcément, le bouquet final. À ce petit jeu-là, le Portugal restait imbattable. Certes, l’Italie aura impressionné le jury par les nombreuses formes géométriques projetées dans le ciel. « C’est la première fois que je voyais des tirs de fusées à l’horizontale », indique le président Campana. L’Espagne, déjà vainqueur ici même en 2013, n’aura pas eu de chance: une panne d’électricité a causé un trou noir de 45 secondes, dont le jury ne devait toutefois pas tenir compte dans son jugement. Et puis le manque de vent n’a pas permis d’évacuer suffisamment la fumée. La dure loi de ce sport. Au final, c’est donc le Portugal qui l’emporte et succède à l’Autriche (2017), la Belgique (2015), l’Angleterre (2014 et 2012), l’Espagne (2013) et la Pologne (2011). Une victoire indiscutable.