Monaco-Matin

15 août 1944, le jour le plus beau

«Nancy a le torticolis». «Le chasseur est affamé». «Le premier accroc coûte 200 francs». Quelques messages diffusés sur Radio Londres ont donné le coup d’envoi de l’opération Dragoon. Au soir du 15 août 1944, puis le 16 août, près de 100000 soldats ont d

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●  août  ●

Côté allemand, quelques jours avant le Débarqueme­nt en Provence, la Wehrmacht est affaiblie dans le sud de la France. Deux divisions seulement sont réellement opérationn­elles. Pendant ce temps, du côté de la Résistance, les chefs de groupe reçoivent l’ordre de rejoindre le maquis…

●  août  ●

Les Alliés ont déjà quitté Naples, Oran, Palerme, la Sardaigne, la botte italienne, Malte et la Corse. Depuis une semaine, les bombardeme­nts s’abattent sur les aérodromes, radars, batteries côtières…

●  août  ●

Un millier de navires met le cap sur Gênes puis sur la France. Ce soir, l’aviation allemande repère des convois alliés au large d’Ajaccio. La Kriegsmari­ne donne l’ordre d’établir une ligne de patrouille sur toute la côte à l’est de Marseille…

●  août  ●

Le D-Day provençal ! Au petit matin, un brouillard artificiel enrobe le littoral. L’assaut allié a lieu simultaném­ent sur 18 plages varoises entre Cavalaire et Saint-Raphaël, en passant par SaintTrope­z, Sainte-Maxime et Fréjus. À travers la brume, les Allemands constatent l’ampleur de l’assaut qu’ils subissent…

●  août  ●

J+1. C’est au tour de l’armée B française de De Lattre de Tassigny de débarquer sur les plages entre Cavalaire et Sainte-Maxime. Double objectif : conquérir les ports de Toulon et Marseille, mais aussi foncer vers la Haute-Provence, en direction de Digne. La Résistance presse les Américains d’envoyer une partie des troupes vers les AlpesMarit­imes.

●  août  ●

J+2. Fréjus et Saint-Raphaël sont enfin conquises, après le mouvement d’encercleme­nt effectué dans la nuit pour prendre en tenaille les soldats allemands. La tête de pont s’étend désormais sur un rayon de 25 kilomètres autour de Saint-Tropez…

●  août  ●

J+3. Hitler ordonne à sa 19e armée de se replier. Seules les forces occupant les ports de Toulon et de Marseille devront se battre jusqu’au bout, selon les ordres du Führer. Quelque 40000 soldats allemands restent donc en Provence pour affronter bientôt plus de 300 000 soldats alliés…

●  août  ●

J+4. À Marseille, la population se soulève après une grève générale insurrecti­onnelle entraînée par les Résistants. Les FFI commencent une véritable guérilla urbaine. Digne est libérée.

●  août  ●

J+7. Bandol et Sanary sont libérées. La Méditerran­ée est atteinte, les Allemands encerclés à Toulon.

●  août  ●

J+9. Cannes et Antibes sont libérées, au prix de lourdes destructio­ns. Les combats sont âpres entre Résistants et soldats allemands du côté de Grasse. Depuis une semaine, les bombardeme­nts sont intenses du côté de la Napoule et du Cros-de-Cagnes. À Toulon, ça y est, De Lattre de Tassigny fait son entrée officielle. Pendant ce temps, à Marseille, les forces de l’armée d’Afrique descendent la Canebière, portées par une foule enthousias­te…

●  août  ●

J+10. Le port de Toulon est atteint, mais de violents affronteme­nts ont lieu dans l’arsenal du Mourillon. À Marseille, le général de Monsabert nettoie les trois pôles de résistance acharnée des Allemands : Notre-Damede-la-Garde, le Vieux-Port et les blockhaus.

●  août  ●

J+11. Toulon est quasiment sous contrôle. À Marseille, les batteries allemandes du fort Saint-Nicolas, d’Endoume et du Frioul ont tiré toute la nuit. Acharnés, déterminés, les Allemands ne lâchent rien…

●  août  ●

J+12. Les Américains atteignent enfin le fleuve Var. La bataille de Toulon est définitive­ment acquise. Les Algériens de la 3e DIA rejoignent Marseille et vont donner le coup de grâce aux forces allemandes…

●  août  ●

J+13. Nice est libérée, au terme de combats intenses (lire page ci-contre). A Marseille, le général allemand Schaeffer signe la capitulati­on. La ville a été délivrée 25 jours plus tôt que prévu. À Toulon, l’amiral Ruhfus accepte lui aussi de déposer les armes.

●  août  ●

J+15. Les Américains entrent dans Nice. Place Masséna, l’accueil est triomphal. Un bataillon s’installe à Beaulieu.

●  septembre  ●

J+20. La Turbie est libérée.

●  août  ●

J+23. Alors qu’une grande partie du pays a été regagnée sur l’occupant, c’est au tour de Menton de faire flotter le drapeau français. Les FFI sont aux côtés des Américains et des Canadiens. Les libérateur­s remontent ensuite le Careï, direction Castillon.

●  avril  ●

C’est de Nice que le général de Gaulle appelle à la reconquête de l’ensemble du territoire national. La 1re Division française libre part à l’assaut du massif de l’Authion et de la vallée de la Roya. Entre le 10 et le 26 avril, les Allemands reculent pied à pied, jusqu’au col de Tende. Le 26, le départemen­t est libéré, mais les pertes françaises sont lourdes : 273 tués, 728 blessés.

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