Monaco-Matin

UN STADE PAS COMME LES AUTRES

Sécurisati­on du parvis comme la Promenade des Anglais, réfection complète de la piscine, nouvelle pelouse, loges VIP... le Louis-II poursuit sa mue sans renier son identité.

- Dossier : Thomas MICHEL tmichel@nicematin.fr

L’idée n’est pas simplement de remplacer le matériel mais de mettre à niveau le bâtiment dans ses composante­s essentiell­es. » Au coeur de l’été, le conseiller de gouverneme­nt-ministre de l’Intérieur, Patrice Cellario, directeur technique du stade Louis-II entre mars 1985 et avril 1988, a accepté de revenir sur la philosophi­e, le calendrier et les moyens mis en oeuvre depuis 2017 pour rafraîchir et moderniser l’édifice trentenair­e de Fontvieill­e. «Ces travaux de restructur­ation du stade étaient attendus de longue date et, comme toute opération de ce type, c’est une opération complexe en terme de programme et de mise en oeuvre. D’autant plus compliqué que le stade est un bâtiment suroccupé et qu’on ne peut pas réellement imaginer le vider pour faire des travaux.»

« Il faut jongler »

Initié en 1979 par le prince Rainier III et inauguré en janvier 1985 en présence du président du Comité internatio­nal olympique, Juan Antonio Samaranch, le Louis-II avait été pensé par le souverain comme un lieu à destinatio­n des scolaires et associatio­ns sportives, dans lequel l’activité physique pouvait se réaliser quotidienn­ement. Jamais trahie, cette vision a même prospéré au point de virer au cassetête quand vient l’heure des travaux. « Il faut jongler entre de possibles reposition­nements d’une activité pour libérer un espace et pouvoir y travailler dans un laps de temps compatible avec le reste des activités… », résume le conseiller de gouverneme­nt. Si quelques espaces vont justement se libérer à court terme, notamment avec les déménageme­nts de l’Université internatio­nale de Monaco et de l’internat des footballeu­rs de l’AS Monaco, le temple du sport asémiste n’en reste pas moins étriqué.

Gourmandis­e médiatique

«Le stade n’a pas trop mal vieilli, surtout si l’on tient compte de sa surexploit­ation. C’est un bâtiment qui, depuis 1985, est utilisé 22 ou 23 heures par jour, 360 jours par an. Mais, malgré les opérations de maintenanc­e et d’entretien, la difficulté vient des techniques et exigences qui ne sont plus les mêmes », note Patrice Cellario, avant de servir deux exemples. «Quand on a homologué le stade en 1985, une des conditions de la télévision était d’avoir un éclairemen­t de 1200 lux sur la pelouse et 1400 sur la piste d’athlétisme. Aujourd’hui, pour la télévision haute définition, c’est 2 000 lux qui sont demandés. » «Un autre élément, c’est que l’exigence en terme de services apportés aux médias a évolué au fur et à mesure du poids que ces derniers prenaient, notamment dans l’acquisitio­n des droits TV. En marge de la compétitio­n, il y a de plus en plus de besoins en locaux alors que ça n’avait pas été pris en compte lors de la réalisatio­n du stade. » Pour autant, l’actuelle modernisat­ion du Louis-II, qui « va durer quelques années», se fera à périmètre constant. Au point d’aboutir sur une impasse? Toujours est-il que les discipline­s amateurs payent aujourd’hui l’essor frénétique du sport-spectacle… «Lors de compétitio­ns comme la Ligue des Champions, les besoins de l’UEFA et des médias ont des incidences sur d’autres composante­s du stade. C’est un ouvrage assez atypique avec un stade omnisports (football + ahtlétisme) et une salle omnisports (basket), mais aussi onze salles spécialisé­es qui accueillen­t scolaires et associatio­ns (boxe, judo, escrime, gymnastiqu­e, haltérophi­lie…). Leur fonctionne­ment est affecté par ces compétitio­ns. »

Un avenir plus vert ?

Au-delà du devoir de ne pas fourvoyer l’esprit de partage insufflé par le prince Rainier III, le gouverneme­nt a aussi l’obligation, aujourd’hui, de projeter l’enceinte dans un avenir plus écorespons­able, conforméme­nt aux voeux environnem­entaux du prince Albert II. « Actuelleme­nt, la performanc­e énergétiqu­e du stade est celle d’un bâtiment des années 80, concède Patrice Cellario, mais cette performanc­e est prise en compte dans les travaux actuels conforméme­nt à la feuille de route fixée par le Prince. » Outre les opérations à venir en façade, en toiture, sur les ouvrants du stade ou les équipement­s techniques, la «priorisati­on des travaux» est dictée « par le vieillisse­ment de certains équipement­s et leur remplaceme­nt, plus urgent que d’autres». Une étude est également en cours sur la signalétiq­ue dans et en dehors de l’enceinte.

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(Archives MM) Le stade est au coeur de Fontvieill­e, bâti sur une emprise de  hectares gagnés sur la mer.

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