Port: le chantier du tram fait souffrir la rue Gautier
Bruit des camions, cris des ouvriers, poussière, impossibilité d’ouvrir les fenêtres : les riverains de la dernière portion du chantier de la ligne Ouest-Est craquent
L’été est chaud, très chaud, rue Antoine-Gautier. Dans cette traverse qui descend de la rue Ségurane au port, dernière portion du chantier de la ligne Ouest-Est du tramway, les riverains racontent « l’enfer de travaux qui ne semblent jamais se terminer ». « La période de la canicule a été particulièrement insupportable. Entre le bruit et la poussière, il était impossible d’ouvrir les fenêtres. La façade de l’immeuble étant classée, nous n’avons pas le droit d’installer la clim et nos appartements se sont transformés en fournaise ! », surchauffe Robert-Marie Mercier, qui habite la rue depuis 1977.
«Dialogue compliqué»
Il raconte un quotidien « pratiquement invivable entre les vibrations, les bips des camions, les engins dont les moteurs tournent toute la journée, les ouvriers qui hurlent. » Il est usé. À bout. « Ici, nous avons eu le début et la fin des travaux de la ligne 2. » L’entreprise, qui avait mené l’installation du tunnelier, rue Catherine-Ségurane, au tout début du lancement du chantier de la ligne 2, avait pris des mesures pour réduire les nuisances, explique-t-il. «Mais avec Razel Bec [l’entreprise retenue pour creuser le tronçon de sortie du tram], le dialogue est compliqué », affirme encore Robert-Marie Mercier.
Un collectif de protestataires ?
Il n’est pas seul à monter au créneau. Une voisine dénonce des problèmes de stationnement. « On paie un abonnement résident mais on est contraint de se garer en dehors de la zone!», râle Isabelle Aubrun. Elle aussi, parle «debruit parfois jusqu’à 21 heures, des fêtards qui tapent sur les panneaux en alu qui entourent le chantier. » Pour survivre jusqu’à la fin des travaux, elle a demandé « à son propriétaire d’équiper (son) logement d’un double vitrage. » Dans le prolongement de Catherine-Segurane, rue de Foresta, « on se sent oubliés, on voit passer d’énormes camions, on n’a pas d’infos… », déplore une habitante. « Les gens sont excédés », tranche Robert-Marie Mercier qui envisage de « créer un collectif… »