Macron lance le deuxième acte de son quinquennat
Conseil des ministres et arbitrages budgétaires : l’exécutif fait sa rentrée. Parmi les principaux chantiers, loi Pacte sur les entreprises et réformes de l’assurance-chômage, des retraites et du système de santé
Finies les vacances dans le Var ! Emmanuel Macron, qui quitte aujourd’hui le fort de Brégançon, réunit demain un conseil des ministres de rentrée pour lancer l’an II de son programme de réformes. Juste après, le chef de l’État effectuera les derniers arbitrages budgétaires, lors d’une réunion avec le Premier ministre Édouard Philippe, ainsi que les ministres de l’Économie Bruno Le Maire, des Comptes publics Gérald Darmanin, du Travail Muriel Pénicaud et de la Santé Agnès Buzyn.
Une délicate équation budgétaire
L’équation budgétaire pour 2019 s’annonce délicate, le gouvernement s’étant fixé un objectif ambitieux de compression des déficits, alors que la croissance 2018 s’annonce moindre qu’espéré – 1,8 % au lieu de 2 %, alors que l’État doit financer des mesures coûteuses, dont la suppression partielle de la taxe d’habitation. Autre inquiétude : le chômage, qui a grimpé en début d’année, n’a que légèrement baissé au 2e trimestre. Depuis le début de l’année, il a donc au final légèrement augmenté, et se retrouve à 9,1 %, contre 8,9 % fin 2017. Il n’est pas question d’économies uniformes, selon l’entourage du président, mais de choix clairs, comprenant des hausses franches de crédits pour certains ministères -- éducation et formation, développement durable, sécurité, justice, Défense -- et d’autres en nette ,a récemment lancé le chef de l’État. (Photo d’archives AFP)
baisse. Les ministères les plus touchés devraient être le ministère du Travail, en raison d’une nouvelle baisse des emplois aidés, et celui de la Cohésion des territoires, avec une nouvelle réduction des aides au logement. Parmi les inconnues figure le nombre de suppressions de postes de fonctionnaires : Emmanuel Macron a promis 120000 suppressions lors du quinquennat, dont 50 000 sur le périmètre de l’État.
L’économie, le social et la santé au menu
Côté réformes, le chef de l’État conserve «le même esprit de détermination et de combativité », assure l’Élysée. Le programme est réparti en deux blocs: d’une part les dossiers économiques et sociaux, avec la loi Pacte sur les entreprises, la « stratégie pauvreté » (prévue en juillet puis reportée, mais qui devrait être annoncée dès septembre), et la renégociation de l’assurance-chômage cet automne. D’autre part, les projets qui relèvent de la «cohésion nationale»: le service national universel, la réforme du système de santé (attendue également dès septembre), la loi sur la bioéthique (dont les orientations sont prévues en fin d’année), et la reforme des retraites (courant 2019).
Les contrecoups de l’affaire Benalla
Emmanuel Macron reste également «déterminé à mener à son terme la réforme constitutionnelle», bloquée par les partis d’opposition en juillet en raison de l’affaire Benalla. « Il regrette que l’opposition ait instrumentalisé le sujet Benalla pour faire de l’obstruction parlementaire et très politicienne», souligne son entourage. Cette affaire, qui a révélé des «dysfonctionnements» à l’Élysée, a par ailleurs conforté la volonté du chef de l’État de réformer le fonctionnement de la présidence, souvent «archaïque». Cette réflexion, entamée en octobre 2017, devrait aboutir à une réforme d’ici la fin de l’année, dont la nomination d’un directeur des services et un commandement unique pour le personnel chargé de sa sécurité.