Monaco-Matin

LE RENOUVEAU DES STUDIOS DE LA VICTORINE

Tombé en désuétude au mépris d’un passé légendaire, le site redore son image en accueillan­t deux tournages. Avant le plan de relance que la ville s’apprête à dévoiler

- DOSSIER RÉALISÉ PAR FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

Après une longue traversée du désert, les célèbres studios de cinéma niçois ont retrouvé leur nom originel et une bonne activité. En attendant le plan de relance concocté par la Ville de Nice. Un renouveau profitable à l’économie azuréenne qui bénéficie déjà de nombreux tournages.

Leur démolition a été envisagée. Un projet de tunnel y a même été… enterré. Les studios de la Victorine, c’est un terrain de sept hectares idéalement situé à proximité de l’aéroport de Nice-Côte d’Azur, de la gare Saint-Augustin, de la voie rapide et de l’autoroute A8. Commodités d’accès garanties, vue sur la mer assurée. Les promoteurs immobilier­s avaient toutes les raisons de s’y intéresser. Les lieux, in extremis, ont été préservés. La passion du cinéma l’a donc emporté. Après avoir longtemps végété, la Victorine s’apprête à fêter son centenaire. En beauté, on l’espère, selon ce qu’aura décidé un comité Victorine élargi. Cette assemblée, réunie au mois d’avril dernier à l’initiative de Christian Estrosi, accompagne une mission de relance confiée à Eric Garandeau, ancien président du Centre national du cinéma (CNC). On y trouve notamment Costa-Gavras, Claude Lelouch, Michel Hazanavici­us et Thierry Frémaux. Ou encore les réalisateu­rs niçois Bertrand Bonello (Saint Laurent), Michèle Laroque (Brillantis­sime) et Joann Sfar (Gainsbourg, vie héroïque). En novembre 2017, après dixhuit ans d’une concession qui, selon le maire de Nice, « n’avait pas su valoriser [leur] potentiel », les studios ont été repris en régie municipale. Une délégation de service public permettrai­t d’installer un nouvel exploitant rompu aux aspects les plus concrets des métiers du cinéma. Quelle que soit la formule qui sera retenue, l’avenir passera par la rénovation de l’outil et par une relance pérenne de l’activité. Ce que l’attractivi­té du territoire devrait faciliter. Mais en complément­arité avec Cannes, où le rendez-vous CanneSerie­s s’est ajouté récemment au prestigieu­x Festival internatio­nal du film, en attendant l’ouverture d’un outil de postproduc­tion auquel pourrait être adjoint le plus grand studio de tournage d’Europe.

Centenaire en 

D’ici là, Nice aura planché sur des festivités mémorables, en partenaria­t avec la Cinémathèq­ue française. Il s’agit de célébrer les pionniers Louis Nalpas et Serge Sandberg, fondateurs de la Victorine en 1919. Tous deux surfant sur le succès de La Sultane de l’amour, premier grand film français colorisé qui venait défier les production­s américaine­s. Une muette bluette magnifiant la liaison tourmentée de la princesse Daoulah et du Prince Mourad, elle déguisée en fille du peuple, lui en modeste pêcheur. Au risque de « spoiler » une oeuvre vénérable, on peut souligner que l’histoire se finit bien. Ce qu’il faut sans doute considérer un heureux présage, à la veille de la renaissanc­e attendue des studios.

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