Ce que l’on peut retenir de la première semaine de procès
L’ambiance générale
Ces premiers jours ont confirmé ce que l’on pressentait à l’écoute de l’acte d’accusation. L’acquittement de Wojciech Janowski, le gendre d’Hélène Pastor, soupçonné d’avoir commandité le crime, sera très compliqué à obtenir pour ses avocats, si talentueux soient-ils.
Le moment le plus tendu
La passe d’armes, mardi, entre Me Eric DupondMoretti, l’un des conseils de Janowski, et le commandant Messineo, une policière de la PJ de Nice. On a l’habitude, dans les prétoires, de voir Me Dupond-Moretti malmener, déstabiliser les enquêteurs. Mais avec Catherine Messineo, il a trouvé à qui parler. Elle s’était manifestement très bien préparée. Sa personnalité et son sens de la repartie ont bluffé le public, avocats compris. Elle avait aussi, pour elle, toutes les charges accumulées au fil de l’enquête contre l’ex-consul de Pologne à Monaco.
La phrase qui a marqué les esprits
Celle assénée, vendredi matin, par Eric Dupond-Moretti à l’avocat général Pierre Cortes: «Oubliez-moi. Moi, ça fait bien longtemps que je vous ai retiré de ma mémoire et de mon estime. Et je vous rappelle que j’ai déposé plainte contre vous…» (une référence à une altercation entre les deux hommes en juin dernier, N.D.L.R.).
Le moment le plus fort
Quand Sylvia Pastor-Ratkowski, la compagne de Janowski et fille d’Hélène Pastor, est venue témoigner de la double tragédie de sa vie. «J’ai perdu maman et j’ai perdu Wojciech, je n’ai plus rien », a-t-elle notamment dit, la gorge nouée par l’émotion.
Le moment le plus inattendu
Une anecdote: celle du livre offert à Sylvia Ratkowski-Pastor par le coach sportif Pascal Dauriac (qui a avoué avoir participé à l’assassinat en tant que recruteur). Un roman du Niçois Eric Fottorino intitulé Chevrotine et qui raconte comment un homme a tué sa femme.
Le moment le plus éprouvant pour les parties civiles
Quand les médecins légistes ont détaillé les blessures constatées sur les corps des victimes. Quand Sylvia Ratkowski-Pastor est venue au chevet de sa mère, en soins intensifs à l’hôpital Saint-Roch à Nice, elle ne l’a reconnue que grâce à ses cheveux et son nez.