Cyril Dardenne, électricien à Mandelieu: «J’en garde un sur deux»
À quarante-six ans, cet électricien de Mandelieu est à son compte depuis vingt-cinq ans. Parce qu’il l’a luimême empruntée, la voie de l’apprentissage est la plus adaptée à ses yeux. « J’en ai bénéficié, je trouve normal de transmettre à mon tour», explique Cyril Dardenne qui ne fait pas les choses à moitié. Sur un effectif d’une quinzaine de personnes, son entreprise compte quatre apprentis. Et plusieurs salariés sont restés chez lui à l’issue de leur contrat en alternance: «En moyenne, j’en garde un sur deux.»
Parmi ces derniers, Giovanni Guyot, 21 ans. Après deux ans d’apprentissage, l’artisan lui a offert son tout premier contrat. Ce qui lui permet de gagner environ 1400 € par mois, pour commencer. Sachant qu’un bon élément, après des années d’expérience, peut espérer le double. «J’ai
encore beaucoup à apprendre», admet Giovanni qui apprécie de se voir déjà confier «des responsabilités». Quand il sera parfaitement rodé, le jeune homme aura l’occasion d’établir des devis et d’organiser ses propres chantiers. On n’en est pas tout à fait là. «Il faut au moins cinq ans de plus pour devenir un bon électricien»,
estime Jérémie Dewez, maître d’apprentissage qui a formé une quinzaine de jeunes en autant d’années passées chez Cyril Dardenne. Comme son patron, il est formel: «Les bons, on les repère tout de suite. À la motivation. Au goût d’apprendre. Et à l’assiduité.»
Avec des technologies et des normes qui n’en finissent jamais d’évoluer, il faut, en permanence, s’adapter.
«La meilleure façon d’apprendre»
Depuis un an, Lilian, 19 ans, continue de se former à Mandelieu après un bac pro ELEEC au lycée professionnel Hutinel, à Cannes-la-Bocca. S’il vise le BTS, ses débuts prometteurs dans l’entreprise sont encourageants pour les deux derniers arrivés. Bryan et Thomas, 16 ans, ont passé leur CAP avec succès. «Aujourd’hui,
c’est un peu juste», juge Cyril Dardenne qui les pousse à poursuivre au moins jusqu’au bac pro. Tous deux comptent un électricien dans la famille, ce qui explique en partie leur vocation. Bryan, en 2e année, apprécie la relative indépendance que lui offre son revenu d’apprenti. Thomas, après un mois chez Cyril Dardenne, est convaincu d’avoir opté pour la
meilleure orientation: «Je ne savais pas qu’en si peu de temps, je pourrais apprendre autant.»
Pour sa part, Luca, 21 ans, s’en va. Il avait la faculté de rester, mais a décidé de suivre sa compagne qui s’installe à Menton. Pas de désaffection chez lui pour une profession mûrement choisie. «Mon père est peintre dans le bâtiment. Moi, j’hésitais entre deux spécialités, l’électricité et la plomberie. J’ai essayé les deux, la première l’a emporté.» Dans un cas comme dans l’autre, le travail ne manque pas. «On me propose déjà un poste dans la fibre optique.» À terme, il projette de s’installer. «Je dois encore apprendre car je ne connais pas tout, loin s’en faut.» Quand il sera prêt, il se promet de prendre des apprentis:
«C’est la meilleure façon d’apprendre le métier.»