Fâcheuse méthode
Dans la famille LR, Jean-Valéry Desens est clairement l’empêcheur de tourner en rond. Les Leroy, Henri et Sébastien, en savent quelque chose à Mandelieu, où il leur mène la vie extrêmement dure. En , Jean-Valéry Desens et un autre militant azuréen avaient fait invalider les élections départementales internes du parti pour diverses irrégularités techniques, dont le fait qu’Eric Ciotti, candidat au poste de délégué de la re circonscription, était resté secrétaire départemental durant la période électorale. L’élu mandolocien vient de remettre le couvert en menaçant d’un nouveau recours, après avoir constaté que Jean Leonetti, référent départemental en charge d’organiser l’élection, était aussi – le seul – candidat à la fonction de délégué de la septième circonscription. Le maire d’Antibes a pris la menace très au sérieux, puisque pour pallier tout « risque de recours », il a finalement retiré sa candidature. Résultat, cette circonscription n’aura plus de délégué à compter du octobre, Jean Leonetti étant aujourd’hui contraint de demander à Laurent Wauquiez de lui souffler une solution depuis Paris… Ubuesque ! Mais Les Républicains n’en ont pas pour autant fini avec Jean-Valéry Desens, qui brûle décidément d’en découdre par recours interposé. Plus encore que Jean Leonetti, il a en effet dans son collimateur Eric Ciotti, dont il dénonce notamment des irrégularités dans la tenue de réunions publiques. « Est-ce parce que l’on n’a pas de concurrent face à soi que l’on peut s’autoriser à piétiner les règles de son propre parti ?», s’interroge Desens, récemment devenu co-référent d’Anticor, l’association qui oeuvre Après qu’Emmanuel Macron a reçu lundi à l’Elysée les présidents des métropoles de Nice, Bordeaux, Lille, Toulouse et Nantes, pour évoquer le renforcement de leurs entités et d’éventuelles absorptions de compétences départementales, les présidents des départements concernés ont aussitôt rué dans les brancards. « Nous tenons à rappeler notre opposition à ce projet qui signerait la disparition programmée de nos départements », ont réagi de concert Charles-Ange Ginésy pour les Alpes-Maritimes, Jean-Luc Gleyze (Gironde), Jean-René Lecerf (Nord), Philippe Grosvalet (Loire-Atlantique) et Georges Méric (Haute-Garonne). « Nous sommes totalement exclus de discussions qui engagent l’avenir des territoires périurbains et ruraux », ont déploré les cinq présidents, appelant le Président à « réunir rapidement l’ensemble des acteurs concernés ». Les cinq responsables départementaux défendent un « modèle alternatif de coopération entre le Département et la Métropole. Face aux défis écologiques, économiques et démocratiques, nous devons promouvoir les mutualisations plutôt que la concentration et les fusions déconnectées des territoires ».
pour l’éthique en politique. A croire que Les Républicains n’ont pas de problèmes plus sérieux à régler que ces broutilles…
Les soubresauts de la semaine ont conforté le leader communiste niçois Robert Injey dans sa conviction que la Ve République a largement vécu. « La présidence Macron, avec ses dérives et ses affaires, est le reflet d’un système institutionnel à bout de souffle. L’urgence d’une VIe République est plus que jamais d’actualité. Une VIe République participative, démocratique et solidaire qui redonne du souffle à notre démocratie et rende le pouvoir aux citoyens », pose-t-il. Robert Injey. (Photo F. C.)
Suite à la décision du préfet d’instaurer une limitation à km/heure entre Cagnes et Saint-Laurent-du-Var afin de réguler le trafic, Eric Ciotti a lancé sur Internet (change.org) une pétition pour demander au gouvernement d’imposer la gratuité entre l’échangeur de Cagnes-sur-Mer et celui de Saint-Laurent-du-Var. « J’en appelle aux citoyens pour se révolter contre cette décision injuste de l’Etat qui cède aux puissants lobbies des sociétés autoroutières et d’Escota en particulier, filiale de Vinci autoroutes», fulmine le député niçois, qui propose aussi dans sa pétition la suppression du péage de Saint-Isidore, estimant, à l’instar de beaucoup d’autres élus, que le contournement de Nice
ne devrait pas être payant. On s’en doute, sa pétition marche du tonnerre de dieu : hier soir, elle avait dépassé les signatures. Dominique Schmitt, préfet de Région honoraire et ancien directeur général des Collectivités locales au ministère de l’Intérieur, aujourd’hui installé à Vence, a décidé de mettre son grain de sel dans le projet de fusion entre la Métropole et le Département. « A défaut de projet commun, ce serait un non-sens qui mènerait à un échec inévitable, expose-t-il. La coopération communale est indispensable mais doit être volontaire. Certes, l’intercommunalité est à parachever pour trouver les bons périmètres et faire disparaître les trop nombreux syndicats dont le coût, pour % de leur budget, est un coût de fonctionnement. Pour autant, il faut avancer avec prudence sur le phénomène de métropolisation. » La fusion dans le Grand-Lyon de la communauté urbaine lyonnaise et du département du Rhône, souvent citée en modèle, « résultait d’un accord parfait entre l’agglomération et le conseil départemental, souligne-t-il. On ne peut pas dire que ces conditions soient réunies pour Nice et les AlpesMaritimes. La priorité absolue est de rebâtir des relations de confiance entre les collectivités locales et l’Etat, en trouvant de nouveaux lieux de dialogue. Espérons que la réunion des maires de France, en novembre, permettra au président de la République de réfléchir à la bonne façon d’apporter les réponses appropriées à des élus inquiets et, souvent, en colère ». TH. P. Il n’est pas incongru de vouloir dégraisser le millefeuille territorial. Depuis le temps qu’on en parle, sans s’y aventurer, il a encore pris de l’épaisseur. Pour parler clair, la fusion de départements et de métropoles aurait, ici et là, une évidente pertinence. Elle ramènerait, au moins, un brin de lisibilité dans notre fouillis administratif. Indéniable, l’attachement au Département relève du pragmatisme plus que de l’affection. Le citoyen se fiche bien que ce soit Pierre, Paul ou Jacques qui verse le RSA ou entretienne les routes, pour peu que la solidarité, sociale et territoriale, soit effective. Las, dans sa volonté de faire évoluer les lignes, le chef de l’Etat s’y est pris comme un manche ! En ouvrant le dialogue de manière « hiérarchique » avec les seuls présidents de grandes métropoles, laissant sur le bas-côté les patrons départementaux, il a accrédité le sentiment d’un choix déjà entériné. Forcément, ça passe très mal chez les élus locaux. A fortiori sous nos cieux, où les bisbilles exacerbées et les guerres de pré carré gâtent toute discussion. Sans doute la Métropole peut-elle, aussi bien que le Département, épauler les petites communes, comme le jure Christian Estrosi. Mais la réforme ne pourra être conduite qu’en mettant tout à plat, dans un échange collectif. Pas en décrétant d’emblée que les métropoles, en terrain conquis, constituent LA solution. Elles ne datent, rappelons-le, que de . Avant d’en faire la panacée, ou à l’inverse un repoussoir, il serait utile d’en mener une évaluation apaisée.