Retraites : vers une modulation de l’âge de départ ?
Alors qu’un bilan d’étape est programmé demain avec le gouvernement, les syndicats haussent le ton. L’âge de départ sera au centre des débats
Convoqués demain pour un bilan à mi-parcours sur la réforme des retraites, les partenaires sociaux attendent que le gouvernement lève enfin le voile sur ses intentions avant d’aborder de nouveaux sujets sensibles, dont celui de l’âge de départ. « Que le gouvernement sorte du bois » : le secrétaire général de FO, Pascal Pavageau, a donné le ton hier, à deux jours de la rencontre prévue au ministère des Solidarités. Avec neuf autres organisations de salariés (CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa), de chefs d’entreprises (Medef, CPME, U2P) et d’agriculteurs (FNSEA), son syndicat doit être reçu par la ministre Agnès Buzyn et le Haut commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, sous réserve que le remaniement ne bouscule l’agenda gouvernemental.
Vers une simplification ?
Les grandes lignes du projet d’Emmanuel Macron sont connues: un régime « universel » de retraites, à la fois « juste » et « transparent », visant « à remplacer la quarantaine de systèmes existants » d’ici 10 à 15 ans, comme il l’a rappelé en juillet. Chaque euro cotisé y ouvrirait les mêmes droits pour tous, afin de mieux protéger « ceux dont les carrières sont hachées, instables, atypiques », notamment les femmes. Évoquée depuis la campagne présidentielle, la piste d’un régime par points devrait être officiellement retenue demain, selon plusieurs
syndicalistes. Mais « c’est quoi la réforme par points ? », s’interroge Pascal Pavageau, pour qui « la retraite par points, c’est le travail sans fin ». Le leader de la CGT, Philippe Martinez, n’en pense pas moins: «On va vous dire vous pouvez partir à 62 ans mais si vous n’avez pas les moyens de vivre, vous allez donc continuer à travailler pour avoir plus de points », prédit-il, expliquant que « la finalité, c’est que vous allez partir à 65, 67 ans ». Ce dossier fait justement partie des premiers thèmes soumis aux partenaires sociaux pour la deuxième phase de concertation, avec la durée de cotisation, la prise en compte des carrières longues ou des primes des fonctionnaires. Le chef de l’État veut que la future loi soit « votée dans le premier semestre » 2019.