Monaco-Matin

Ferro, c’est le  !

- VINCENT MENICHINI

Entre la e et la e, l’écart n’est pas énorme”

C’était un jour sans pour Fiona Ferro, lundi à Poitiers, l’une des très rares fois, cette saison, où elle n’avait «pasde jambes, pas d’énergie ». «Un match à oublier », a-t-elle résumé après cette défaite dès le premier tour contre la Russe Anna Kalinskaya (6-2, 6-4, 144e mondiale). «On peut en parler, mais ça ne va pas être bien long », s’estelle amusée, après avoir pris le temps de rappeler à la lecture de notre SMS. « Elle était malade, ça arrive », nous a confié, au bout du fil, Fabrizio, son papa, sur la route du retour. La veille, il avait quitté Valbonne, où la famille gère deux hôtels (la Bastide de Valbonne et le Seventeen Hotel) et une trattoria (Quattro, parce qu’ils sont quatre enfants), pour assister au premier match en tant que joueuse du top 100 de sa fille de 21 ans. 320e mondial en janvier, Ferro a réalisé une saison d’une grande régularité pour se hisser parmi le gratin mondial. Le déclic ? Ce titre ITF à Grenoble, en février dernier, sur surface rapide, alors que « je pensais que je ne pouvais bien jouer que sur terre »), mais surtout ce premier tour, enfin franchi, à Roland-Garros en mai après trois échecs (2014, 2015, 2017). « Il était temps de prouver que je n’étais pas qu’un espoir mais aussi capable de remporter des matchs dans le tableau principal d’un Grand Chelem », glisset-elle. Au deuxième tour, la licenciée du Nice LTC avait cédé face à Garbine Muguruza, ancienne vainqueure de Rolland (6-4, 6-3). « Ça ne peut qu’être bénéfique d’affronter de telles joueuses. Je ne me fixe aucune limite. Dans un bon jour, je me sens capable de battre n’importe qui. Entre la 100e et la 20e mondiale, l’écart n’est pas énorme. Je ne suis pas loin. » Pour preuve, la semaine dernière au Luxembourg, elle a poussé la Croate Donna Vekic (34e) au troisième set, finalement perdu 7-5. Adolescent­e, Fiona Ferro faisait partie des grands espoirs du tennis tricolore. Un statut qu’elle a eu du mal à assumer. Depuis un an, ça va beaucoup mieux. Elle a quitté le cocon familial valbonnais pour Paris, où elle s’entraîne avec Stéphane Huet (96e ATP en 2000) qui lui a conseillé de collaborer avec un préparateu­r mental (Makis Chamadalis) et un préparateu­r physique (Pascal Supiot) de la Fédération française de tennis. « Je n’ai plus qu’une seule personne autour de moi, mais une équipe avec laquelle la communicat­ion est très bonne. Etre dans le top 100, ce n’est pas une fin en soi. » Pratiqueme­nt assurée d’entrer directemen­t dans le tableau principal de l’Open d’Australie en janvier prochain, Ferro aborde sa fin d’année l’esprit libéré. Elle jouera un dernier tournoi, à Limoges, avant de défendre, le 11 novembre, les couleurs du Nice LTC en compagnie d’Alizé Cornet. «Ily a une super ambiance entre nous, c’est toujours un plaisir de jouer des matchs par équipe », annonce-t-elle, alors que se profile, en février prochain, un tour de Fed Cup entre la France et la Belgique, où elle est née. « C’est ça l’Europe, sa maman est Belge. Ce serait top qu’elle soit de la partie », lâche Fabrizio. Cinquième meilleure joueuse française, Fiona, qui visera haut en 2019, a le droit d’y croire.

 ?? (Photo AFP) ?? Fiona Ferro a grandi à Valbonne, est licenciée au Nice LTC et a intégré, depuis lundi, le top .
(Photo AFP) Fiona Ferro a grandi à Valbonne, est licenciée au Nice LTC et a intégré, depuis lundi, le top .

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