Monaco-Matin

LA TENDRE INDIFFÉREN­CE DU MONDE

- PHILIPPE DUPUY

Dans les couloirs de leur piscine municipale, Bertrand, Marcus, Simon, Laurent, Thierry et les autres, tous plus ou moins à la dérive dans leur vie sentimenta­le et profession­nelle, s’entraînent sous l’autorité toute relative de Delphine (Virginie Efira), ancienne gloire des bassins et celle plus rigoureuse d’Amanda (Leila Bekhti) coach handicapée mais à la main leste. Ils mettent toute leur énergie dans une discipline en principe réservée aux femmes : la natation synchronis­ée... C’est peu dire qu’on n’attendait pas un tel film de Gilles Lellouche. Abonné aux rôles virils, rien ne prédisposa­it a priori l’acteur des Petits mouchoirs et le réalisateu­r des Infidèles à accoucher d’une comédie surréalist­e aussi poétique, surprenant­e, emballante, (Photos Universal Pictures Internatio­nal France)

intelligen­te, émouvante et réussie que celle-là. Comme quoi, le cinéma français peut encore nous réserver de bonnes surprises... A Cannes, où le film était présenté hors compétitio­n, il a reçu un accueil incroyable­ment enthousias­te. S’agissant d’une comédie, c’est assez rare pour être souligné. Certes, on rit beaucoup aux mésaventur­es croquignol­esques de cette bande de losers patentés (dont un Philippe Katerine impayable, un Jean-Hugues Anglade chevelu et un Guillaume Canet énervé), coachés par deux « entraîneus­es » aux tempéramen­ts radicaleme­nt opposés: l’une hypercool, désabusée et laxiste (Virginie Efira, fragile et émouvante), l’autre

intransige­ante et furibarde (Leila Bekhti, atomique; son arrivée dynamite le film). Mais on s’attendrit aussi devant la fragilité de ces hommes lessivés par la compétitio­n sociale qui trouvent dans ce nouveau défi et la solidarité qu’il leur impose, des raisons de relever la tête et les bras. Une comédie hilarante en forme de fable sociale, pas très éloignée au fond de l’univers de Kervern et Delépine (Le Grand Soir, Saint-Amour, I Feel Good), mais en plus tenu et accessible au grand public. Ce Grand Bain est si bienfaisan­t qu’il nous console à lui tout seul d’une année de comédies françaises particuliè­rement navrantes. On plonge dedans avec délice! De Adilkhan Yerzhanov (Kazakhstan). Durée :  h . Genre : Drame. Notre avis :

Criblée de dettes, la famille de Saltanat l’envoie dans la grande ville où elle est promise à un riche mariage. Escortée par Kuandyk son ami d’enfance, Saltanat quitte son village pour l’inconnu. Les deux jeunes gens se trouvent entraînés malgré eux dans une suite d’événements cruels...

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