Triora : la cité des chapeaux pointus !
Il y a le village des sorcières de Salem aux États-Unis et celui de la vallée de l’Argentina en Italie ! Le bourg médiéval qui compte 360 âmes répond au doux nom de «village des sorcières». Souvenir d’un passé douloureux. En 1587, les habitants de Triora sont accusés de sorcellerie, dans un contexte de famine et de mauvaise spéculation. Pour le pouvoir en place, il fallait donner des raisons. Et surtout désigner des responsables. Au village alors peuplé de 2 500 âmes, plusieurs habitantes furent accusées et emprisonnées. Certaines ont été torturées à mort. D’autres s’en sont sorties après avoir abjuré. Quelques-unes ont disparu dans l’attente de leur procès.
Musées sur l’Inquisition et sur la sorcellerie
Il aura fallu attendre les années 1960 pour qu’un prêtre redonne vie à l’histoire des « sorcières de Triora »Au milieu des traces de la vie quotidienne d’antan, le musée des Arts et traditions expose aujourd’hui des textes officiels, dessins et reconstitutions de l’Inquisition. Chaque jour, les touristes affluent. Et le sortilège opère. Un nouvel établissement - le musée de la Sorcellerie - revisite même l’histoire, depuis deux ans, en ajoutant de la féerie avec des poupées vaudous, des pierres précieuses et plantes médicinales. Dans les rues, un parking à balais attend les visiteurs et les échoppes sont remplies de chapeaux pointus, livres de sorcellerie ou de potions à base de plantes. Tout les ans, le village rend hommage à la femme au nez crochu le premier dimanche après le 15 août. Durant la «Strigora»une troupe théâtrale rejoue la scène de l’Inquisition. Triora, le village des sorcières bien-aimées. 1. En Italien, sorcière se dit « strega ».