Monaco-Matin

Drôle d’enfance

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La députée marcheuse Alexandra Valetta-Ardisson était présente, lundi, à l’audience du tribunal correction­nel opposant Georges-François Leclerc à Cédric Herrou. Elle y a témoigné en faveur du préfet. « Parce que je considère, dit-elle, qu’on ne peut pas insulter impunément l’Etat, ses représenta­nts et les forces de l’ordre. Il est inacceptab­le que des individus jettent sur eux l’opprobre, au travers de parallèles hors de propos [assimilant le sort réservé aux migrants à celui des juifs, ndlr] avec les heures les plus sombres de notre histoire. » Depuis seize mois, Alexandra ValettaArd­isson travaille avec le préfet sur la question «clivante et délicate» de l’immigratio­n. Elle avoue avoir acquis une certitude concernant Georges-François Leclerc : « C’est un très grand serviteur de l’Etat. Jamais, pour honorer sa mission, il ne se permettrai­t de manquer de respect et d’humanité. » Exclue de la majorité régionale en mai, pour avoir vertement critiqué la gestion de Christian Estrosi, la très ciottiste Christelle d’Intorni, par ailleurs avocate, avait décidé de contester par voie judiciaire cette décision qu’elle jugeait inique. Elle vient d’y renoncer. La jeune femme estime en effet que le scrutin interne à LR, où elle a été élue avec  % des voix déléguée de la e circonscri­ption des Alpes-Maritimes, alors que PierrePaul Léonelli, patron du groupe majoritair­e à la Région, a été largement battu dans la re circonscri­ption, « lui a rendu justice ». Rappelons que les candidats estrosiste­s battus (Pierre-Paul Léonelli, Dominique Estrosi-Sassone et Marine Brenier) ont déposé un recours auprès de la haute autorité du parti, jugeant la participat­ion trop importante pour être honnête. Henri Leroy a pris à bras-le-corps l’examen de la loi de programmat­ion pour la justice au Sénat. Le sénateur LR a défendu deux conviction­s qui lui sont chères : « Renforcer les droits des victimes et réarmer la justice pénale. » Il a proposé d’élargir les critères de la légitime défense, en tenant compte de l’état émotionnel de la personne agressée. « Face à la recrudesce­nce des violences, nous devons mieux protéger commerçant­s et particulie­rs chez eux. » Henri Leroy a aussi préconisé, en vain, que les victimes puissent faire appel des décisions pénales. Trois amendement­s du sénateur azuréen ont en revanche été votés : « Le droit pour la victime d’être assistée par un avocat durant l’enquête pénale ; une meilleure informatio­n pour la victime sur l’exécution de la peine de son agresseur ; une possibilit­é accrue de recours au bracelet électroniq­ue pour mettre fin à l’impunité de certains délits. » Henri Leroy a par ailleurs relayé avec succès un amendement de son collègue François Grosdidier. Il vise à simplifier la procédure pénale en permettant, à titre expériment­al et dans des cas précis (conduite sous influence de l’alcool ou de stupéfiant­s, comporteme­nts routiers dangereux), aux enquêteurs de substituer des procédures orales à certains écrits. Hervé Cael, patron du parti radical valoisien , minimise la portée des élections internes chez Les Républicai­ns qui ont, soupèse-t-il, « concerné moins de  % des habitants des Alpes-Maritimes ». Le médecin ne voit pas dans les résultats favorables à Eric Ciotti un bouleverse­ment essentiel en vue des municipale­s à Nice. « Certains, ironise-t-il, entonnent déjà des chants, bien prématurés et présomptue­ux, de victoire. D’autres s’octroient prestement le rôle du troisième larron qui pourrait emporter la mise. Mais attention à ne pas prendre les citoyens pour des ânes. » Cael, plus proche de Christian Estrosi que d’Eric Ciotti, de s’interroger pour conclure : « Et si les municipale­s se jouaient sur un bilan, un projet, des personnali­tés, des compétence­s et une capacité à rassembler… et non sur un fan-club ou une étiquette politique ? » (Photo T. P.) La députée européenne EELV du Sud-Est Michèle Rivasi, par ailleurs biologiste agrégée, a lancé une pétition pour alerter sur les risques, sanitaires et écologique­s, liés aux granulés de caoutchouc utilisés dans les pelouses synthétiqu­es. « On trouve de plus en plus de terrains de sport faits à base de granulats de pneus recyclés qui sont toxiques et les enfants jouent sur ces terrains. L’Agence nationale de sécurité sanitaire a conclu à des risques pour l’environnem­ent, mais que concernant la santé [sur un risque cancérigèn­e notamment, ndlr] ,il manquait des données. Moi, par principe de précaution, je demande aux maires et aux collectivi­tés de ne plus financer des terrains de sport avec des granulats de pneus recyclés. Il existe des alternativ­es, à base de fibre de coco ou de liège. » « Je vais finir par croire que le gouverneme­nt n’aime pas les Azuréens. » Patrick Monica, patron du Parti chrétien-démocrate , a apporté, comme beaucoup d’autres, son soutien à la Fédération des associatio­ns du Comté de Nice, mobilisée contre le projet de fusion des académies de Marseille et de Nice, « fusion non concertée, regrette-t-il, guidée uniquement par les considérat­ions technocrat­iques d’un gouverneme­nt qui s’isole de la base. Centralise­r, c’est encore plus de rigidité, de lenteurs administra­tives, donc moins de proximité». Pour Patrick Monica, l’exécutif « s’éloigne des véritables préoccupat­ions du corps enseignant qui doit faire face à une crise sans précédent des vocations et à des violences verbales et physiques inadmissib­les. Les vrais

Cinq députés Les Républicai­ns se sont prononcés en faveur de l’extension de la Procréatio­n médicaleme­nt assistée (PMA) à toutes femmes, dans une tribune publiée lundi par Le Monde. Parmi eux, Laurence Trastour-Isnart, la députée de la e circonscri­ption des Alpes-Maritimes. La plupart des députés LR sont hostiles à cette extension de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes seules. En , le député UMP Lionnel Luca, prédécesse­ur de Laurence TrastourIs­nart, avait lui-même cosigné une propositio­n de loi s’opposant à la PMA pour les couples du même sexe. Mais Laurent Wauquiez, le président des Républicai­ns, a d’ores et déjà indiqué que « sur un sujet touchant autant à l’intimité, il était normal de laisser chacun se déterminer librement ».

Le député LREM Cédric Roussel a pris part au travail du groupe parlementa­ire qui vient de remettre un rapport sur le thème « Ecole et société du numérique ». « Le numérique est aujourd’hui une réalité quotidienn­e dans laquelle grandissen­t et s’accompliss­ent nos enfants. Il ne s’agit plus de réfléchir à l’opportunit­é de son introducti­on à l’école, mais aux modalités et aux conséquenc­es de son déploiemen­t », souligne-t-il. Le rapport, qui s’appuie sur de nombreuses auditions et plus de  contributi­ons citoyennes, formule  propositio­ns. Parmi les plus notables, l’inscriptio­n de « l’éducation aux médias » au programme d’une année de collège et d’une année de lycée, la création d’un CAPES et d’une agrégation d’informatiq­ue, le renforceme­nt de la formation des enseignant­s, en particulie­r du er degré. « La nomination de Christophe Castaner au ministère de l’Intérieur me laisse perplexe. » S’il précise attendre pour juger sur pièces, le radical de gauche Patrick Mottard s’inquiète de la proximité du ministre avec Jean-Louis Bianco, « le très laxiste président de l’Observatoi­re de la laïcité ». Le président du PRG  n’a ainsi pas digéré cette sortie récente de Christophe Castaner sur la soumission de la femme par la burqa: « Il y a quelques années, quand en France y compris nos mamans portaient le voile catholique, on ne se posait pas la question. »

Après les départs d’Arnaud Delcasse, Manu Mascarin et Michel Nativel, le PS a enregistré cette semaine une nouvelle démission sur son aile gauche. Celle de Mathieu Panciatici, secrétaire de la section des Terres de Siagne et des Monts d’Azur, qui a lui aussi décidé de rejoindre Marie-Noëlle Lienemann et Emmanuel Maurel, « pour construire une alternativ­e, non pas contre le PS mais contre la division de la gauche ».

TH. P. Pas question de torpiller ici les mesures envisagées pour restaurer l’autorité à l’école, aussi rudoyantes qu’incertaine­s soient-elles. Ni Blanquer ni Castaner ne peuvent être blâmés de prendre le taureau par les cornes. Face au délitement trop longtemps toléré de notre système éducatif, comme aux périls nouveaux qui viennent le parasiter, il faut bien tenter quelque chose. Quitte à apporter, à l’usage, des correctifs en épurant l’utile du cosmétique, si la potion s’avère surdosée. Il n’empêche. Nos gosses vivent une drôle d’enfance. Leur scolarité s’était déjà alourdie d’exercices pour les préparer à un attentat. La police devrait bientôt entrer de plain-pied dans certains établissem­ents pour y faire marcher droit. Tout cela revêt un caractère anxiogène. Si au moins l’Education s’en trouve sanctuaris­ée – effectifs indispensa­bles à la clé –, ce sera un mal pour un bien.

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Michèle Rivasi.
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