Le Larvotto ravagé
Les plages de la Principauté ont particulièrement subi le coup de mer. Les vagues ayant enseveli une partie du site où les dégâts matériels, hier matin, étaient conséquents
Fluctuat nec mergitur .Le coup de mer de lundi soir, qui heureusement n’a fait aucune victime, a laissé le littoral de la Principauté dans un état de désolation. Sur la plage du Larvotto, hier matin, les commerçants ont découvert un quartier presque ensablé, les vagues ayant poussé le sable à hauteur du muret qui sépare la plage de la coursive où sont installés les commerces, favorisant ainsi le passage de l’eau… Les jeux d’enfants ont été ensablés, le parking souterrain inondé, les enseignes toutes impactées.
« Particulièrement violente »
«Nous étions alertés mais c’est une catastrophe particulièrement violente, du jamais vu », se désole Michael Battaglia, cogérant de la plage Neptune. L’extérieur de son restaurant a été soufflé par les vagues: paillotes effondrées, mobilier explosé. « Nous devions clôturer la saison fin novembre, après ce coup de mer, nous allons peut-être devoir cesser notre activité », souffle-t-il. Loi des séries, l’établissement avait déjà été touché ce week-end en recevant le tuyau de 36 mètres échappé du chantier sousmarin de l’extension en mer. Ce dernier a-t-il servi de rempart ou provoqué davantage de dégâts sur la plage Neptune ? Les assurances le détermineront. Le spectacle de désolation se poursuit dans les établissements Miami et La Note Bleue, où la propriétaire des lieux assure « n’avoir jamais vu cela ». La halte-garderie du Larvotto, voisine, elle aussi a souffert. La vingtaine d’enfants accueillis chaque jour a été replacée hier dans d’autres sites de la mairie. La crèche doit rester fermer toute cette semaine, espérant rouvrir lundi.
« Si nous avions eu des barrières… »
Au Larvotto Gym Center, le patron, Claude Serra, explique avoir vu dans la nuit de lundi à mardi, « des vagues d’un mètre au-dessus du muret». Sa salle de sports a particulièrement souffert. L’eau s’est infiltrée au sol se transformant en boue. Hier matin, l’heure était au grand nettoyage, en tentant de sauvegarder les machines pour qu’elles n’aient pas de contact avec l’eau stagnante. « Des coups de mer, nous en avons déjà subi, il y a des choses à faire pour les éviter. Si nous avions eu des barrières de protection sur le muret par exemple, ça aurait retenu une partie de l’eau », plaide le propriétaire qui a passé une partie de la nuit avec ses équipes à tenter de protéger son établissement.
Du jamais vu
À quelques encablures, l’hôtel Monte-Carlo Beach, coutumier du fait, a été «considérablement impacté » par le coup de mer fait savoir la SBM, propriétaire des lieux, qui établissait hier un inventaire des espaces touchés. De son côté, le gouvernement a déployé une cinquantaine d’hommes de la Direction de l’Aménagement urbain pour déblayer les allées, installer des panneaux de protection et créer une digue provisoire devant les magasins du Larvotto pour contrer le nouveau coup de mer annoncé ce mardi soir. « Nous n’avons jamais eu un tel coup de mer depuis 25 ou 30 ans. Nous avions anticipé les conditions météorologiques, mais pas ce coup de mer violent», avance Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de gouvernement-ministre qui a visité les différents sites touchés et pour qui « ce coup de mer, c’est aussi un exemple du réchauffement climatique ».