Monaco-Matin

Sur la digue de Fontvieill­e, le chaos après la tempête

Tôt hier matin, nombreux sont les propriétai­res qui ont découvert la catastroph­e à Monaco. Face aux dégâts, une fois de plus, l’heure était au constat, au déblai et à la désolation

-

L’atmosphère est postapocal­yptique. La tempête qui s’est abattue dans la nuit de lundi à mardi sur la Côte d’Azur n’a pas épargné le quartier de Fontvieill­e. Une fois de plus, les locaux des propriétai­res qui se trouvent sur la digue et sur le quai Jean-Charles-Rey n’ont pas été épargnés. Au pub Ship and Castle ,onbalaie et nettoie l’extérieur. Par chance, si on peut le dire ainsi, l’eau n’a pas trop endommagé l’intérieur de l’établissem­ent. Jean Rodelato, directeur de Monaco Plaisance, situé juste en face au début de la digue, ne peut pas en dire autant. Il a dû sortir tous les papiers et le mobilier imprégné d’eau. « Les vagues ont dû déferler par-dessus de la digue. Nous avons perdu le mobilier et pas mal de papiers comme des contrats… Mais il y a pire que nous », se rassure le propriétai­re des lieux, en montrant du doigt le carnage qui se trouve à quelques mètres de ses bureaux.

« La tempête était trop forte »

Michel Torre, trésorier et entraîneur au Roca Jet Club, s’active pour tenter de limiter les dégâts sur la machine de Lisa Caussin-Battaglia (championne du club) qu’ils ont retrouvée au milieu du port ce matin. « Nous savions qu’il y allait avoir de gros dégâts.

Quand nous sommes venus hier, dans les environs de minuit, pour récupérer les jets, nous ne pouvions rien faire. La tempête était trop forte et la police nous a demandé de quitter les lieux. » Les portes des locaux ont disparu et les machines qui se trouvaient à l’intérieur n’étaient plus là non plus quand il est arrivé ce matin. Le préfabriqu­é, qui se trouvait juste en face du local, a même été déplacé par la

force de l’eau. Le chaos total. Et comme si cela ne suffisait pas, l’atelier situé dans un des parkings souterrain­s du Larvotto, là où le club stockait également des machines et du matériel, s’est quant à lui retrouvé submergé par les eaux.

« Nous n’avons plus rien»

Juste à côté, à l’aide d’une grue, des ouvriers s’affairent pour remettre les gros

conteneurs à leur place, qui ont aussi été déplacés. Derrière eux, tables, réfrigérat­eurs, ordinateur­s, chaises et gros sacs poubelles s’amoncellen­t. Calmement, Caretta Antonella, propriétai­re de Lomac remet de l’ordre dans son local. Il faut dire qu’il ne reste plus grand-chose. «Nous avons déjà vécu ça, malheureus­ement, on ne peut rien faire de plus. Maintenant, il va falloir attendre

que tout soit opérationn­el pour pouvoir de nouveau travailler. Le plus gros problème, c’est que ça nous bloque notre activité, nous n’avons plus rien. La dernière fois, nous avons attendu deux ans avant que la porte soit réparée. En attendant, nous avions mis un panneau ». Le rideau métallique a cédé et la porte principale est complèteme­nt explosée. Rien n’est sûr, mais elle pense que c’est peut-être la structure métallique de la pergola du restaurant d’àcôté qui est venu taper dessus.

« La météo marine n’annonçait rien»

Le regard dans le vide, les traits tirés, Brice Cachita le propriétai­re des Perles de Monte-Carlo est dévastée. « Je ne veux même pas vous montrer à quoi ressemblai­t l’endroit avant la tempête. Ça me fait trop de peine». Devant son restaurant, il ne reste plus qu’un amas de bois et de ferraille. Tout a été détruit. « C’est fatiguant car ce n’est pas la première fois. En plus, nous n’avions pas été prévenus qu’une telle tempête allait s’abattre cette nuit, la météo marine n’annonçait rien de tel. Et malgré les travaux qui ont été réalisés, suite à la dernière catastroph­e, les dégâts sont toujours aussi importants. C’est un véritable carnage. » Pour tous, alors que le plus gros du nettoyage et du débarras est fait, il ne leur reste plus qu’à prendre leur mal en patience, avant de pouvoir reprendre leur quotidien. Celui qu’ils avaient encore lundi soir, lorsqu’ils ont quitté la digue de Fontvieill­e.

 ??  ?? Il y a quatre ans, un coup de mer identique avait déjà ravagé la digue de Fontvieill­e et malgré les travaux réalisés depuis, les dégâts sont importants.
Il y a quatre ans, un coup de mer identique avait déjà ravagé la digue de Fontvieill­e et malgré les travaux réalisés depuis, les dégâts sont importants.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco