Ganago, une étape de plus
L’attaquant camerounais de 19 ans devrait connaître sa première titularisation chez les pros ce soir
Il devrait vivre sa première titularisation chez les professionnels ce soir. Ignatius Ganago n’est pourtant pas un inconnu pour les suiveurs du Gym. Puissant, le Camerounais a déjà goûté à la Coupe d’Europe (3 matchs) et marqué deux buts en Ligue 1 (9 apparitions). «Mon préféré reste celui que j’ai marqué contre Monaco (4-0), retient l’attaquant de 19 ans qui a vécu son baptême devant la presse hier. Parce que c’était dans le derby ! » Appel en profondeur, feinte de frappe, crochet sur Subasic du droit et finition du gauche. Un enchaînement qui a fait grimper sa cote de popularité chez les supporters, qui lui ont déjà dédié un chant sur le tube “No Limit” de 2 Unlimited, sorti en 1993. « Go, go, Ganago-go, Ganago-go... » Difficile en effet de fixer des limites à un jeune joueur qui n’a découvert l’Europe qu’en mars 2017. Le buteur des Brasseries du Cameroun venait d’à peine fêter ses 18 ans quand un recruteur azuréen lui a permis de traverser la Méditerranée. Avec hébergement au centre d’entraînement et contrat stagiaire à la clé. « Je vis encore au centre, je m’y sens bien. Je suis bien nourri, a timidement soufflé le natif de Douala. Vivre ici m’a beaucoup aidé pour m’acclimater, comprendre comment les choses marchaient ici. » Séduit par le côté « familial du club » et son «beau jeu», Ganago a fait ses armes avec la réserve de Laurent Bonadéi d’abord. « Un bon apprentissage. J’ai découvert
un football physique, des matchs difficiles. On m’a donné du temps de jeu et j’ai marqué des buts, je me sentais bien. » De quoi attirer l’attention de Lucien Favre en début de saison dernière. « Nice fait jouer beaucoup de jeunes, je savais que j’aurais un jour ma chance. Mais je ne m’attendais pas à ce que ça aille aussi vite, j’étais fier de moi, explique un garçon qui ne regrette pas d’avoir choisi Nice plutôt que Lyon .Ça m’a donné envie de travailler encore plus pour aller plus loin. » Pas du tout grisé par le succès, l’enfant de Douala, « un joueur travailleur
qui croyait en son talent et qui rêvait de devenir professionnel », a épousé le rôle de « grand frère » avec les jeunes du centre de formation. « Ils me demandent comment ça se passe chez les pros, je leur donne des conseils. »
Vieira : « Un joueur qui m’a beaucoup impressionné »
« Ganago est un joueur qui m’a beaucoup impressionné, lance Patrick Vieira, admiratif. Il a malheureusement été freiné dans sa progression par pas mal de blessures. Il peut être très intéressant. C’est un
profil différent de nos autres attaquants, c’est celui qui aime le plus attaquer l’espace et qui a le plus de présence dans les dix-huit mètres. » « Le coach est très proche des joueurs, il me parle et m’aide beaucoup », atteste l’auteur de l’égalisation à Caen (1-1), qui devrait profiter de la suspension de Super Mario pour débuter la rencontre face à Auxerre. Une faveur de plus de l’attaquant italien pour son cadet. «Balotelli me donne beaucoup de conseils, détaille le jeune buteur. C’est un très bon joueur, qui sent bien le jeu, qui est très adroit devant le but. J’apprends
beaucoup de lui. Il me demande toujours de ne pas tirer en force face au but, de chercher à bien placer mon ballon. J’essaie de faire comme lui. » Et quand un journaliste lui fait remarquer que Super Mario use parfois de la force, “Gana” répond que « Balotelli est abouti, lui. Moi, je ne suis pas complètement adapté au football français. Il y a un changement de rythme, des exigences au haut niveau. Je travaille beaucoup pour apprendre à bien sentir les coups notamment. » Ça passe par des entrées en jeu convaincantes et une première titularisation en Coupe.