Florence Parly: « Un nouvel intérêt pour la Grande Guerre »
Les études pour le renouvellement du porte-avions français sont lancées. Florence Parly, la ministre des Armées, a précisé à nos confrères de Var-matin, quel en était l’objet, dans une interview publiée aujourd’hui à l’occasion de son passage à Toulon. «Ces études visent à définir à quoi ressemblera le porte-avions de toute nouvelle génération, appelé à remplacer le Charlesde-Gaulle quand ce dernier sera retiré du service en 2038-2040. Bien entendu » ajoute la ministre, «les études menées au début des années 2000 avec le RoyaumeUni sont dépassées. Un certain nombre de décisions ont été prises depuis, parmi lesquelles le développement du futur avion de combat européen, en collaboration avec l’Allemagne ».
millions d’études pour le futur porte-avions
D’une durée de 18 mois, «ces études vont devoir répondre à de nombreuses questions sans aucun tabou ». Leur coût : environ 40 millions. «Elles ne devront rien oublier, de façon à ce que le président de la République ait tous les éléments en main en 2 020 ». Florence Parly prend soin, dans l’interview, de rappeler que «l’actuelle loi de programmation militaire n’a pas vocation à engager la construction du futur porte-avions». Autre sujet évoqué, la commande de
quatre pétroliers ravitailleurs dont la construction sera confiée en partie à l’Italien Fincantieri. «Ce n’est pas une première », répond la ministre, « puisque nous avons déjà développé les frégates Horizon et Multimissions (FREMM) avec les Italiens. Pour le cas des futurs pétroliers ravitailleurs, Fincantieri ne construira que le tiers avant des navires, les deux autres tiers étant confiés aux chantiers de l’Atlantique et à Naval Group qui gardent la maîtrise de la construction ». L’un de avantages de cette commande est «d’économiser 40 millions d’euros par bateau » mais aussi de «gagner six mois sur leur livraison ». La nomination au gouvernement du leader d’extrême droite Matteo Salvini a-t-elle un impact ? Selon Florence Parli, « il ne faut pas tout politiser. Cette coopération était imaginée depuis déjà plusieurs mois et cette synergie industrielle est bénéfique aussi bien pour les entreprises françaises que pour le groupe italien Fincantieri». Ces industriels «ont bien compris que leurs véritables concurrents sont à l’extérieur de l’Europe. Si on veut gagner ces marchés à l’export » ajoute Florence Parly, «cela suppose que nos entreprises, notamment dans le domaine de la construction navale, puissent se rapprocher et constituer des ensembles industriels puissants capables de remporter des combats face à des concurrents toujours plus redoutables » .Enrésumé : «Mieux vaut gagner ensemble que perdre séparément ». Dernier point abordé dans cette interview : la loi de programmation militaire. Les 295 milliards d’euros d’ici 2025 sont-ils sanctuarisés ? « Un premier rendez-vous est fixé en 2021, c’est-à-dire après deux années d’exécution complète de l’actuelle loi de programmation. On aura alors une plus grande visibilité sur l’évolution du produit intérieur brut » .La ministre conclut en estimant que «la conjoncture économique peut avoir un effet sur le PIB de notre pays. Mais je peux vous dire que pour l’année 2019, la loi de finances respecte scrupuleusement les engagements pris pour la totalité de la période ».