Monaco-Matin

Le mouvement Monaco  désormais incarné

Fabien Forchino est le créateur de ce groupe pour penser des idées destinées au pays, rejoint dans sa démarche par l’ancien conseiller national, Bernard Pasquier

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

C’était un mouvement sans incarnatio­n. Juste une page Facebook, des idées et des propositio­ns balancées lors de la dernière campagne pour les élections nationales sous un nom : Monaco 2040. Aujourd’hui, le mouvement à un visage, celui de Fabien Forchino, papa du projet. Ce Monégasque, diplômé de Polytechni­que et établi à Paris, où il gère des actifs pour une banque internatio­nale, se définit comme « profondéme­nt attaché à son pays » et veut rendre à la Principaut­é ce qu’elle lui a apporté. « Je ne viens pas du tout du monde politique, mais je m’intéresse aux problémati­ques de long terme. Je vois bien ce qui se passe à Monaco, un territoire où tout croît et on sent qu’on va être limités par nos capacités. L’envie, aujourd’hui, est de proposer plein d’idées, penser différemme­nt, changer de prisme et s’ouvrir » détaille-t-il.

« Certaines personnes ont reproché l’anonymat»

Dans sa réflexion, il a été rejoint par l’ancien conseiller national et candidat d’Union Monégasque à la dernière élection, Bernard Pasquier. Pour autant, le tandem jure ne pas vouloir se positionne­r dans l’échiquier politique. Leur ambition est d’être un think tank, un groupe de pensée de la société civile, pour «se faire entendre et susciter la réflexion sur le long terme en s’engageant pour les génération­s futures ». D’où l’appellatio­n 2040, pour une projection dans deux décennies, le temps d’une génération. Techniquem­ent, le réceptacle est une page Facebook qui compte 600 membres – frisant parfois l’ambiance café du commerce – et un site web. «Depuis la création du groupe, j’ai eu beaucoup de retours positifs. Mais certaines personnes m’ont reproché notre anonymat. Ça les empêchait de nous soutenir. À ce stade, si on veut aller plus loin, il fallait changer, c’est pourquoi nous avons choisi la visibilité ». Voilà pour la forme. Pour le fond, quelles sont les idées ?

«Si nos idées sont reprises, tant mieux »

Sur la thématique du logement, le duo prône une réflexion plus large. « Ce qu’on dit, ce n’est pas révolution­naire. Il faut prendre en compte la réalité », note Bernard Pasquier. « Dans le cas du relogement des sinistrés d’Apolline, par exemple, la moitié des résidents ont une maison ailleurs. Ça interpelle, même si on ne montre personne du doigt, mais il faut arrêter de faire semblant que tous les Monégasque­s habitent à Monaco. Il y a une réflexion dans ce sens-là, trouver des solutions. Est-ce que ça ne coûterait pas moins cher à l’État de payer l’impôt de ces gens résidant en France, plutôt que leur payer un loyer subvention­né ? On ne peut pas continuer à construire à tout va », tance l’ex-conseiller national, qui n’a rien perdu de sa volonté d’être le poil à gratter des

hautes sphères nationales. « Ça peut choquer de dire ça, mais on lance des idées, si elles sont reprises par les pouvoirs en place, tant mieux ». Autre cheval de bataille, le budget primitif. « À Monaco, les dépenses publiques ne sont pas publiques. Les chiffres de clôture du budget sont invisibles pour le Monégasque lambda, nous voulons inciter les gens à s’intéresser à l’étude du budget ». Et Fabien Forchino de promettre quelques idées innovantes sur ce thème, qui seront publiées dans quelques jours sur leur site, en amont des séances publiques au Conseil national.

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(Photo Cyril Dodergny) Bernard Pasquier et Fabien Forchino, le tandem de Monaco .

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