Les Ballets de Shangai ont réalisé leur rêve monégasque
Les danseurs chinois sont venus présenter leur spectacle chorégraphique et acrobatique, à leur frais, en la Salle Garnier. Ils participeront aussi à Samson et Dalila lors de la Fête nationale
Le prestige de la danse à Monaco est international. Depuis les Ballets Russes de Diaghilev jusqu’aux actuels Ballets de Monte-Carlo, l’image dansante de la Principauté s’impose à travers le monde. Il y en est un qui, depuis toujours, rêvait de se produire avec ses danseurs sur la scène monégasque, c’est Ma Tao, le chorégraphe des Ballets de l’Opéra de Shanghai. Son rêve, il l’a réalisé il y a deux jours. Et voilà comment il s’y est pris. Rencontrant Jean-Louis Grinda, directeur de l’opéra de Monte-Carlo, à l’opéra de Shanghai où il était venu mettre en scène Aïda, il apprit qu’un spectacle de Samson et Dalila se préparait pour la Fête nationale monégasque de 2018. Le chorégraphe chinois proposa alors à JeanLouis Grinda de faire voyager à ses frais, depuis Shanghai, l’ensemble de sa troupe, et de venir danser dans Samson et Dalila. Etant sur place, il pourrait donner en plus un spectacle sur la scène de la Salle Garnier. Marché conclu!
Un chorégraphe des plus fiers
C’est ainsi que le Ballet de l’Opéra de Shanghai s’est produit mercredi soir. Il fallait voir la joie du chorégraphe dans la salle, installé au premier (Photo Alain Hanel/Opéra de Monte-Carlo) rang de la corbeille, applaudissant comme s’il découvrait les mérites de sa propre troupe. Il n’était pas peu fier! Ses danseurs ont donné leur maximum. Leur maximum en matière de danse mais aussi d’acrobaties. La grâce de ces dames, dans les couleurs chatoyantes de leurs robes soyeuses, et les cascades de ces messieurs – sabre à la main, dans la tradition des arts martiaux asiatiques – nous réjouirent. Il fallait voir le grand écart à la verticale réalisé par l’une de ses danseuses, une jambe au sol et l’autre dressée au dessus de la tête. On en eut des crampes dans nos sièges de velours! À ce moment, l’exercice chorégraphique rejoignait le spectacle de cabaret. Dans le but, vraisemblablement, de nous être agréable, ils avaient occidentalisé leurs musiques. Mais, pour être franc, on aurait préféré voir et entendre d’authentiques musiques et chorégraphies de leur pays. Dans le final du spectacle, ils nous en mirent plein les yeux en dansant sur des musiques de… Carmen, virevoltant dans un foisonnement d’effets vidéo. Vu ce qu’ils nous ont fait voir, on les attend sans peur dans Samson.