Monaco-Matin

ASM-Dortmund, sortir par la bonne porte

Dans les environnem­ents naturels, l’immobilier est un sujet majeur. Après les grandes constructi­ons, le bâti durable reprend ses droits en montagne.

- MÉLISSA MARI / SOPRESS

A vec l’arrivée de la nouvelle réglementa­tion thermique RT 2020, qui prévoit que toutes les prochaines constructi­ons neuves soient des Bâtiments à énergie positive (BEPOS), ce qui signifie que ces derniers devront produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment, les nouvelles normes énergétiqu­es passent à un niveau supérieur, avec des conditions plus strictes. L’objectif de la RT 2020 est que le secteur du bâtiment et toutes les constructi­ons futures répondent aux critères d’une énergie propre et soient presque totalement passifs à l’horizon 2020. Une condition qui semble évidente pour tout nouvel ensemble dans les milieux plus à risques notamment, tels que la montagne, où l’immobilier de tourisme est souvent loin du compte.

Un environnem­ent à part

La montagne attire de nombreux investisse­urs et ce, depuis des années. Être propriétai­re d’un bien en station de ski ou dans un village d’altitude est gage d’une autre qualité de vie. Accès aux activités de sports d’hiver, contact avec la nature, déconnexio­n loin des grands centres urbains, richesse patrimonia­le... Les atouts sont variés et c’est bien ce qui fragilise ce microcosme si singulier. La montagne est belle mais fragile, surtout depuis l’avènement du tourisme de masse qui a donné lieu à de nombreuses constructi­ons, en marge des enjeux environnem­entaux. Depuis plusieurs années déjà, le droit de la montagne français a progressiv­ement adapté sa législatio­n pour favoriser un développem­ent plus durable des territoire­s de montagne, à la fois ceux surpeuplés et dynamiques économique­ment, que ceux plus isolés où l’activité économique est moins diversifié­e. Les textes concernent avant tout les politiques publiques adaptées à ces enjeux et difficulté­s si spécifique­s, mais également tout le pan naturel via la limitation de la dispersion des constructi­ons et l’encadremen­t de l’urbanisati­on pour, notamment, protéger les milieux naturels. Aujourd’hui ce sont les constructi­ons de petite envergure qui peuvent s’engager dans un processus de bâti durable et maîtrisé. L’éco-conception est un nouveau paradigme et l’on voit toujours plus de chalets et petites maisons conçues de façon bioclimati­que. Mais au-delà des constructi­ons neuves, il y a aussi des avancées par ailleurs. Les activités de loisirs sont toujours plus tournées vers le respect de l’environnem­ent, les usages de vie et les modes d’habitation évoluent également, les propriétai­res investissa­nt toujours plus pour diminuer leur consommati­on d’énergie (panneaux solaires, cuves de récupérati­on d’eau, chauffage au bois, technologi­es de surveillan­ce des consommati­ons, isolation thermique, etc.)

L’éco-constructi­on

C’est à la fois une tendance et un vrai changement de cap. De plus en plus d’entreprise­s spécialisé­es proposent la constructi­on de chalets éco-construits. Ces derniers sont souvent bâtis selon une démarche respectueu­se de l’environnem­ent (cycle de vie), en utilisant du bois issu d’exploitati­ons durables et protégées. Ce matériau est évidemment le plus adéquat pour l’esthétique environnem­entale, mais également pour ses différents avantages techniques : meilleure isolation thermique, résistance aux intempérie­s, évolution naturelle du bâti avec le temps, besoin d’entretien modéré. Plus largement, la conception bioclimati­que s’attache au lieu d’implantati­on. L’un des premiers critères est le terrain et son orientatio­n, mais également sa topographi­e, et les ressources naturelles environnan­tes. À partir de là, les aménagemen­ts architectu­raux s’attèleront à exploiter les qualités existantes : grandes baies vitrées pour laisser entrer la lumière naturelle, ventilatio­ns adaptées pour une meilleure diffusion de la chaleur, choix des sols (clairs ou foncés) pour capter l’énergie solaire, etc. Un ensemble de détails simples mais efficaces. L’hydrologie, la présence d’éléments végétaux en extérieur et la qualité de la terre auront également un rôle pour créer un environnem­ent global sain, protecteur et bénéfique à un mode de vie plus durable et autonome. •

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Certaines stations bénéficien­t de différents labels environnem­entaux. Un critère de plus pour choisir où investir.

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