Monaco-Matin

Un paradis végétal va ouvrir au public

Sur les hauteurs de Monaco, trônent les nouvelles serres du centre botanique. Elles abritent des spécimens parfois uniques au monde, et seront bientôt visitables toute l’année ou presque

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On passe souvent devant, sans jamais vraiment savoir ce qui se cache dans les grandes serres ultramoder­nes du boulevard du Jardin-Exotique. Ces 900 m² de constructi­ons vitrées majestueus­es ne sont que la face émergée de l’iceberg. À cela viennent s’ajouter 1 000 m2 d’abris mais aussi 200 m2 de locaux pour le personnel. Assez pour accueillir 10500 plantes de 3000 espèces différente­s, dont 500 en pleine terre. « Plus de 80 % des plantes ici sont protégées par la Convention de Washington. Des serres de cette dimension-là sont rares. Avec Zürich, nous sommes les seuls en Europe du nord à avoir un tel équipement», confie Frédérique Dumont, attachée technique au Jardin exotique. La Convention de Washington réglemente le commerce internatio­nal et les échanges d’espèces animales et végétales afin de s’assurer que cela ne menace pas leur survie dans la nature. Pour cette raison, les serres ne peuvent pas quitter le territoire monégasque, comme cela avait été envisagé avant le déménageme­nt : « Chaque plante a besoin d’une autorisati­on pour franchir la frontière. Pour cela, il faut remplir des papiers », dit Frédérique Dumont. Soit 10500 «visas végétaux » à demander d’un coup.

Devenir visibles

Créé dans les années soixante, le Centre botanique est le pendant scientifiq­ue du Jardin exotique. Un lieu de préservati­on, de conservati­on, de multiplica­tion et de protection des plantes succulente­s et des cactées, dont certaines sont uniques au monde (voir ci-contre). «Depuis toutes ces années, la plus grande partie de la population ignore ce que nous faisons ici», explique Diane Ortolani, directeur du Jardin exotique. Et pour que cela change, les serres vont prochainem­ent être ouvertes au public en continu. Ou presque : pour éviter de faire cuire les visiteurs, les serres n’accueiller­ont sans doute personne en été. Mais le reste de l’année, un jardinier sera bientôt en mesure de fournir des visites guidées. Pour cela, l’espace a été conçu en régions. Une serre pour l’Afrique et Madagascar, il n’y a pas de cactus, une autre pour le Mexique, et une autre pour les plantes des autres zones d’Amérique.

En pleine forme

Dans la serre des espèces africaines, les individus commencent à reprendre du poil de la bête. Le déménageme­nt a sévèrement secoué certains d’entre eux. « Il faut imaginer que la plupart des très grandes euphorbes que vous voyez ont été étêtées. Certaines faisaient plus de 11 mètres de haut», détaille le conseiller communal André Campana. Sous la surface, c’est 4 à 5 mètres de substrat dont les plantes disposent pour bien s’enraciner. Une qualité qui a l’air de leur avoir bien plu, car même des espèces qui sont là depuis l’origine ont survécu au déménageme­nt, et seront visibles par les curieux dans le courant de l’année 2019. En plus, ils bénéficier­ont d’une vue imprenable sur le Rocher.

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Cet Aloe Pillansii est le seul exemplaire au monde capable de fleurir en centre botanique.
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La plupart de ces plantes ont été étêtées pour les installer ici. Elles semblent bien s’acclimater.
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Plus de   plantes sont conservées ici.

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